Culture
L’Art de James Cameron – Une vie de rêves qui se dessine à la Cinémathèque Française
C’est un fait avéré, James Cameron est une figure majeure du cinéma de ces dernières décennies. Ce qui est plus étonnant est de découvrir une facette méconnue du réalisateur, boss absolu du box office, à savoir son talent pour le dessin au service de ses réalisations.
L’exposition ouvrant ses portes à la cinémathèque française de Paris le met en évidence, au travers d’une rétrospective allant bien au delà de sa filmographie.
L’imaginaire sans limite de l’artiste réal’ est mis à l’honneur dans des espaces
aux couleurs de ses chefs-d’œuvre, l’expérience est totale. Si vous êtes de passage sur Paris, courez-y ! (Vous avez jusqu’au début de l’année 2025 pour cela)
James Cameron, couteau suisse de l’industrie cinématographique
« Beaucoup de personnes talentueuses n’ont pas pu accomplir leurs rêves parce qu’elles y ont trop réfléchi, qu’elles se sont montrées trop
James c.
timides et réticentes à faire un saut dans l’inconnu »
De peinture d’affiches de films pour des boîtes de production, en passant par les postes de maquettiste, directeur artistique ou chef décorateur de films et production à petit budget, James Cameron a donné de sa personne à tous les postes de l’industrie cinématographique.
Ses talents de dessinateur s’expriment sur papier, permettant d’entr’apercevoir une imagination foisonnante, c’est peu de l’écrire. L’avenir du géant qu’il va devenir se dessine sous nos yeux, à l’occasion de l’exposition.
Ses dessins, ses combats
Explosions nucléaires, squelettes en veux tu, en voilà, panoramas désertiques et ruines diverses et variées, les premiers dessins de James sont le reflet d’une époque, à savoir sa jeunesse, durant laquelle la menace de la guerre froide est archi présente dans son processus créatif.
Cameron a ses marottes et les amène avec lui dans son cinoch. Terminator 2 : le jugement dernier (1991) propose ainsi un passage dans lequel la ville de Los Angeles est pulvérisée par une catastrophe nucléaire, avec pour témoin privilégié le spectateur.
Atomique ou environnementale, la menace est toujours la résultante des activités de l’humanité dans le cinéma de James. Le progrès technologique sans conscience est pour James une hérésie. Il souligne notamment la fragilité de l’écosystème en présence dans Avatar (2009).
Science-Fiction story
Le petit James a été biberonné à la science-fiction. Moultes romans furent dévorés durant son adolescence, inspirant ses cahiers de lycéen remplis de croquis d’aliens en tout genre. La constante dans ses croquis va être d’appliquer des idées, biologiquement viables, à ses créations.
Par leur crédibilité, les extra terrestres représentés par Cameron s’ancrent dans les mémoires (et les terreurs nocturnes) des spectateurs du monde entier. Aliens, le retour (1986) en est un ambassadeur tout trouvé, God Save The Alien Queen…
L’IA décomplexée avant Chat GPT
L’Intelligence Artificielle, la robotique, les techniques d’augmentation mécanique du corps humain… Autant de thématiques qui jalonnent là aussi les films de James. L’optimisme béat a peu sa place ici.
Les exosquelettes des militaires dans Avatar font régner le chaos sur Pandora. Le système Skynet de défense nucléaire de Terminator (1984), IA acquérant sa propre conscience, se rebelle et souhaite éradiquer l’humanité… On peut trembler à juste titre devant le raz-de-marée ChatGPT !
Même combat selon James Cameron, l’être humain est à l’origine de tous les maux et dérives dans l’utilisation déraisonnée des technologies, il n’a pas forcément tort.
« Un personnage n’est jamais qu’une simple esquisse, mais qui se doit d’être vraiment convaincante ».
James C.
L’homme n’est jamais loin de la machine dans ses travaux, les Terminators en sont la parfaite illustration. D’apparence humaine, au cœur de métal, leur tempérament impassible va être quelque peu nuancé dans le deuxième volet.
L’exploration des grands fonds
A l’instar de l’espace, les fonds marins sont des lieux d’émerveillement et d’exploration pour Cameron. L’océan des possibles est permis ici aussi, avec une vague de films qui ancrent leurs aventures (sur et) sous les mers. Abyss (1989), Titanic (1997) ou plus récemment Avatar : la voie de l’eau (2022).
James va jusqu’à mouiller le maillot en prenant part à une dizaine d’expéditions sous-marine pour explorer l’épave du paquebot qui percuta un iceberg au début du XXe siècle.
« Je suis un conteur d’histoires ; voilà en quoi consiste véritablement l’exploration. Aller la ou les autres ne sont jamais allés, et revenir leur raconter une histoire qu’ils n’ont jamais entendue auparavant ».
JC.
L’immersion au cœur de l’exposition
La visite est une expérience immersive à part entière. La cinémathèque française segmente l’art de James Cameron en six ambiances distinctes :
« Rêver les yeux grands ouverts » ; « La Machine humaine » ; « Explorer l’inconnu » ; « Titanic : remonter le temps » ; « Créatures : humains et aliens » ; « Les mondes indomptés ».
Chaque salle possède sa propre atmosphère, accueillant quelques centaines d’œuvres originales issues du Cameron’verse. On se retrouve à tour de rôle :
- En connexion directe avec les Na’vis
- Dans une ambiance tamisée façon crépuscule de l’humanité, l’odeur du sang et de la ferraille n’est jamais bien loin
- Dans l’intimité d’une cabine de luxe d’un paquebot
- Dans un huit clos terrifiant, en présence de l’Alien Queen et de sa descendance
Véritable « autobiographie de son art », l’exposition l’Art de James Cameron est à l’image de ce grand monsieur, exceptionnelle (On dit les termes). La ligne conductrice est la créativité d’un réalisateur au sommet de son art, qu’on (re)découvre dans ces allées. Vous trouvez ce dernier paragraphe un peu (trop) dithyrambique ? Rendez-vous sur place pour vous faire votre propre idée.
L’ART DE JAMES CAMERON
EXPOSITION DU 4 AVRIL 2024 AU 5 JANVIER 2025
La Cinémathèque française
51 rue de Bercy. 75012 Paris