Après 8 semaines de diffusion, ce lundi 5 août a marqué la fin de la seconde saison de House of the Dragon, spin-off du célèbre Game of Thrones. Si la saison 1 avait été acclamée, sa suite ne fait pas l’unanimité auprès des fans de l’univers… rythme trop lent, manque d’action ou de plot twist fort, la maison des dragons a du mal à s’imposer et subit l’inévitable comparaison avec le jeu des trônes. Même si la saison n’est en effet pas exempte de défauts, elle a su briller par une réalisation et des mises en scènes impeccables. On vous dit ce qu’on en a pensé !

Cette review contient des spoilers sur les évènements de la saison 2 de House of the Dragon

Une saison d’introduction

Si le premier acte avait bénéficié d’un rythme effréné grâce à ses (très) nombreux timeskip, le changement est presque drastique ici. Maintenant que la guerre entre les Verts et les Noirs est déclarée, la série fait le point sur les allégeances des différentes familles et les forces en présence.

Les fans de la saga Game of thrones ont été ravi de revoir les Stark dès les premières secondes de cette nouvelle saison. Mais pas aussi sûr en ce qui concerne les Lannister. Ils sont aussi de la partie puisque Tyland Lannister fait partie du conseil restreint d’Aegon. On retrouve également les familles du Conflans dirigées par les Tully. Le passage de Rhaena dans le Vale nous donne aussi l’occasion de revoir la maison Arryn. Autant de noms qui ne peuvent que nous faire sourire !

La suite de House of the Dragon prend le temps de s’attarder sur nos personnages. On met un point d’honneur à les développer en profondeur et à présenter de nouvelles têtes. On fait la rencontre de Hugh qui face à sa fille malade, tente d’obtenir l’aide du roi. Ulf fait aussi partit des nouveaux personnages sur qui le récit s’attarde dans cette seconde saison. Et c’est sans surprise qu’ils s’avèrent, par la suite, être indispensables à l’histoire.

Dans la continuité de la saison 1, la place des ‘batards’ (enfants nés hors mariage) est une nouvelle fois questionnée. Un concept qui prend une autre tournure ici. La reine Targaryenne prend en quelque sorte sa revanche sur les bruits de couloirs de la Cour. Elle, qu’on accusait autrefois d’avoir donné naissance à des enfants illégitimes, finit par lever une ‘armée de batards’.

Et même si le mot n’est jamais prononcé, il est largement sous-entendu au sein de la famille Velaryon également. Le spectateur comprend facilement que Alyn et Addam de Carène sont en réalité les fils batards du Serpent des mers, Corlys. Hypothèse rendu tangible lorsqu’Addam est choisi comme ‘dragon ridder’ par Sea Smoke. Celui-ci étant l’ancienne monture de Laenor, fils de Rhaenys et Corlys et mari de Rhaenyra, disparu dans la première saison.

Une saison d’introspection

Un des gros reproches que les fans font à cette suite est le passage de Daemon à Harrenhal. Et en effet, il est bien long, mais nécessaire à son développement. Daemon est un personnage qu’on a adoré dans la première saison grâce à sa personnalité explosive, mais aussi à l’acting absolument formidable de son interprète, Matt Smith. Maintenant que la guerre est aux portes de Dragonstone, celui-ci se retrouve face à ses propres démons. Même s’il est devenu le roi consort par l’intermédiaire de son alliance avec Rhaenyra, celui-ci convoite clairement son pouvoir. On le voit prendre des décisions sans la consulter et se permettre de parler en son nom devant ses bannerets. Alors, lorsque la confrontation arrive, il n’y a aucun doute : il doit absolument se retrouver et faire le point sur ce qu’il veut.

 

A travers ce que j’aime appelé son ‘bad trip’ d’Harrenhal, on se demande si le frère de feu Vicerys n’est pas en train de devenir fou. En réalité, chaque vision qu’il vit ou revit lui permet d’ouvrir les yeux sur le comportement qu’il a eu envers ses proches. Face à Leana, il réalise son incapacité à maintenir sa famille. Aspect qu’on continue d’exploiter lorsqu’il se retrouve face à sa nièce-épouse. La jeune Rhaenyra, qui avait pourtant une immense admiration pour son oncle, finit aussi par être déçue de ce dernier. Elle est visiblement fatiguée de devoir réparer ses erreurs et subir son égoïsme.

Tout ce segment de Daemon à Harrenhal révèle finalement les conséquences directes de sa décision de partir de son côté. Une manière d’abandonner toute la responsabilité de la guerre a Rhaenyra. Daemon nous a donc simplement fait une grosse remise en question sur sa vie. Mais cela lui a permis de reprendre en mains son chemin pour aider sa femme à devenir reine. Retour donc au point de depart, mais cette fois-ci avec la certitude que Daemon sera fidèle à son épouse.

Si sa rétrospection est évidente dans cette seconde saison, c’est un peu moins le cas de celle de la reine consort, Alicent Hightower. Elle est probablement un des personnages qui a le plus souffert dans cette série. Les derniers épisodes viennent d’ailleurs à nouveau le prouver. Elle, qui n’a jamais réellement eu le contrôle sur sa vie : marier à Viserys sous l’impulsion de son père et forcer de se confronter à sa meilleure amie… elle se fait évincer de la vie de ses enfants qu’elle a vu devenir des étrangers pour elle. Finalement c’est lorsque son deuxième fils, Aemond, accède au trône en tant que prince régent qu’elle se fait éjecter du Conseil restreint. C’est donc avec une réalisation brillante et une photographie magnifique que la série suggère que la reine aurait voulu en finir avant de se rétracter.

S’il y a bien un point qui mettra tout le monde d’accord, c’est bien la justesse de la réalisation de cette série. Scénographie impeccable et effets maitrisés, HBO démontre une nouvelle fois sa supériorité en termes de production pour notre plus grand plaisir. Les visuels sont absolument splendides et tout nous plonge dans ce décors médiéval-fantastique avec une immersion des plus réussies.

On pourrait quand même reprocher à cette seconde saison d’éclipser un peu trop régulièrement les combats comme celui du Moulin Brulé. Mais c’est surtout de la frustration au vu de l’incroyable spectacle qu’elle est capable de nous offrir. J’en veux pour preuve la bataille de Repos-des-Freux de l’episode 4… on en demande encore ! On se console avec le retour du grand Ramin Djawadi, compositeur sur la série d’origine. Il nous offre une fois de plus des musiques poignantes et épiques, bref tout ce qu’on attend pour une telle série !

Une saison de transition.

Finalement, House of the Dragon saison 2 est crucial dans la mise en place et la construction de son univers. Certes, elle consiste en beaucoup de ‘parlotte’, de remise en contexte et structuration de relations. Mais tout ça est indispensable pour les saisons à venir.

Le résultat reste tout de même plutôt équilibré entre les moments forts du show et les temps plus calmes. La saison 2 s’ouvre quand même sur l’assassinat du prince héritier qui reste mémorable malgré son déroulement un peu hasardeux. On gardera aussi en tête l’impressionnante bataille de dragons qui a eu de lourdes conséquences sur les deux factions.

Malheureusement cela ne convainc pas assez. En sortant du final de la saison 1, House of the Dragon nous annonçait enfin le début de la guerre. ‘Un fils pour un fils’, une phrase qu’on pensait être le symbole de cette suite. Malheureusement, la saison 2 vient de se conclure et on en est au même point : la guerre se prépare. Rhaenyra, bien que déterminée à reprendre son trône, n’a finalement que très peu avancé. Ce n’est que vers les derniers épisodes que les choses avancent enfin lorsqu’elle décide d’aller chercher de nouveaux ‘dragon riders’. Ainsi, les pions viennent seulement d’être placés sur l’échiquier, la partie ne commencera que réellement dans la saison 3.

Le dernier épisode témoigne d’ailleurs d’une saison vide d’un point de vue de l’avancée de l’histoire. Il aurait été excellent en tant qu’épisode 8 d’une saison de 10. Mais n’aura finalement été qu’un gros trailer pour la suite. D’autant plus qu’une seule intrigue s’est conclue ici : celle de Daemon. Ce dernier finit par réaffirmer son allégeance à sa reine-épouse (on se demande d’ailleurs pourquoi elle ne l’a pas rejoint plus tôt a Harrenhal pour tirer ce résultat un peu plus rapidement).

Même Rhaena n’a pas fini par clamer ‘Sheep stealer’. Pourtant, cela était devenu presque une évidence dans les derniers épisodes. La relation Rhaenyra-Alicent tourne même au ridicule dans cet ultime acte lorsqu’elle se revoit de nouveau, cette fois-ci à Dragonstone. Enfin, les visions de Daemon auront évidemment fait bondir les fans de Game of Thrones, mais à quelle fin lorsqu’on connaît la fin de la série ?

On sort donc de cette saison avec une certaine frustration et une sensation de non-achevé. Mais on repart quand même avec un immense espoir de voir enfin les choses se décantées dans le troisième acte. Celui-ci étant prévu pour 2026, on va devoir prendre notre mal en patience durant 2 ans. En attendant, nous pourrons découvrir A knight of the Seven Kingdom dès l’année prochaine. La série suivre les aventures de Duncan le grand et Egg. Elle se situra 89 ans avant les évènements de GoT et 77 ans après ceux de la première saison de HotD.