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Atelier Yumia : L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée, le renouveau ?
Avec ce nouvel Atelier Yumia, la célèbre licence de JRPG amorce un tournant décisif. Plus mature, plus ambitieuse, cette nouvelle itération troque les habituels décors cloisonnés pour un monde ouvert foisonnant, et met de côté certaines mécaniques traditionnelles pour se réinventer. Un pari risqué, mais globalement réussi, porté par une héroïne aussi complexe qu’attachante.



Le Synopsis
Atelier Yumia : L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée est le nouvel épisode de la grande saga de RPG Atelier. On y suit les aventures de Yumia, une alchimiste, alors qu’elle affronte son passé, ses souvenirs et l’art de l’alchimie.
Mon Avis
Un monde en quête de rédemption
Dans ce nouvel opus, le joueur incarne Yumia Liessfeldt, une jeune alchimiste au tempérament posé et réfléchi. Elle est accompagnée de Flammi, un artefact magique à l’apparence de lampe, capable de lire les mystérieuses fioles de mémoire disséminées dans le monde. Ces objets contiennent des fragments d’histoire, de savoirs oubliés, et servent à reconstituer le passé brisé d’un monde marqué par un événement cataclysmique : le Déclin du Mana, un bouleversement énergétique ayant rendu l’alchimie illégale et dangereuse.


Face à la défiance générale envers cette discipline, Yumia rejoint un groupe de chercheurs décidés à prouver que l’alchimie, loin d’être une menace, peut encore être une force au service du vivant. Le scénario explore ainsi des thématiques plus graves que de coutume, comme la perte de mémoire collective, la réhabilitation d’un savoir proscrit, ou la quête d’équilibre entre science et nature.
Une direction artistique pleine de charme
Sur le plan visuel, Atelier Yumia séduit par sa direction artistique soignée, mélange de paysages pastel et de structures d’inspiration steampunk. Les environnements, bien que parfois entachés de textures un peu datées, dégagent une vraie personnalité. Les modèles de personnages sont expressifs, les animations soignées, et les effets de lumière participent à l’ambiance mélancolique du récit.
Autre point fort : la traduction française, encore trop rare dans les productions du genre, est globalement de bonne facture. Malgré quelques coquilles et tournures maladroites, elle permet enfin à un public plus large d’accéder pleinement à l’univers du jeu.
Un gameplay triptyque : exploration, action, alchimie
Le système de jeu repose sur trois axes principaux. Le premier, l’exploration, est sans doute celui qui évolue le plus par rapport aux précédents épisodes. Le monde d’Aladiss, divisé en quatre vastes régions interconnectées, offre une grande liberté d’action. Chaque zone regorge de secrets, de quêtes secondaires, et de matériaux à collecter. Toutefois, cette ambition est parfois desservie par un level design inégal, qui souffre de zones trop étendues et de chemins peu lisibles, ralentissant la progression.


Deuxième pilier : le système de combat, qui abandonne le tour par tour emblématique de la série au profit d’une approche plus dynamique et orientée action temps réel. Les affrontements deviennent plus nerveux, avec un mélange d’attaques physiques, magiques et de techniques d’alchimie. Le positionnement devient crucial, chaque personnage disposant de coups à courte ou longue portée, selon sa classe. Si cette refonte ne fera pas l’unanimité chez les puristes, elle a le mérite de renouveler la boucle de gameplay et d’ancrer le jeu dans une tendance plus contemporaine.
Enfin, l’alchimie conserve une place importante, bien qu’elle soit moins centrale qu’auparavant. Toujours présente pour la création d’objets, de potions et d’équipements, elle se fait plus accessible, mais perd en profondeur. Les recettes se débloquent via les fioles de mémoire ou les découvertes en terrain, mais les mécaniques d’assemblage sont désormais plus automatisées, au risque de frustrer les amateurs de crafting complexe.
Une passerelle vers un nouveau public
En choisissant de s’émanciper de certains codes historiques de la série, Atelier Yumia prend le risque de désarçonner une partie de son public fidèle. Mais cette mutation lui permet aussi de s’ouvrir à de nouveaux joueurs, en particulier ceux attirés par les mondes ouverts narratifs et les RPG d’action.
En conclusion, tout n’est pas parfait : la transition vers un monde ouvert mériterait encore d’être affinée, et l’alchimie aurait gagné à conserver sa complexité d’antan. Mais la richesse de son univers, la qualité de son écriture et l’ambition de sa proposition en font une entrée en matière solide et immersive, porteuse d’un nouveau souffle pour la saga.
Ma note : 14/20

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