The girl who stole time – mon coup de cœur d’Annecy

C’est parti pour les reviews des projections du festival d’animation d’Annecy et je vous propose de commencer par mon coup de cœur.
The girl who stole time est une production chinoise réalisée par YU Ao and ZHOU Tienan. Sorti au cinéma le 30 mai en Chine, il n’a pour le moment pas de date de diffusion en France.
Mais certains chanceux ont pu le voir au festival d’Annecy, dans la catégorie Annecy présente.

Le synopsis

Qian Xiao, une jeune fille issue d’un modeste village de pêcheurs, entre en possession du « Cadran du Temps » à la suite d’une collision maritime accidentelle. Ce mystérieux artefact lui permet de contrôler le temps, mais attire également l’attention d’une puissante organisation qui cherche à s’en emparer. Lors de sa fuite, Qian Xiao tombe sur Seventeen, un membre de l’organisation criminelle. Leur affrontement initial se transforme peu à peu en une camaraderie inattendue. À deux ils vont traverser de nombreuses aventures au sein de la ville le temps d’une journée. Le trailer ici.

Mon avis

Pour commencer posons une base : l’animation chinoise est vraiment de plus en plus prometteuse avec des productions qui sont de plus en plus intéressantes. Et c’est totalement dans cette lignée que s’impose The girl who stole time.
Pour une fois, pas d’histoire de divinités, pas de voyage dans le monde des anciens. Certes le film est sur fond fantaisiste mais bien loin des schémas habituels des films d’animation chinois (Into the mortal world- dont je vous parle bientôt, Ne Zha, Green Snake …).

The girl who stole time m’a d’ailleurs fait penser au Royaumes des Abysses, qui lui aussi sort de ce schéma narratif. Et tout comme ce dernier, The girl who stole time, m’a littéralement asséchée de larmes (ne vous inquiétez pas, on ne sort pas les mouchoirs tout le long!).
Le film sait jouer avec nos émotions et on alternera entre rire, joie, tristesse, empathie et compréhension.

Un duo qui fonctionne

Que serait un film sans ses personnages ? On assiste ici à un duo aux antipodes et complémentaire qui fonctionne totalement. Seventeen, maniaque et taciturne qui semble blasé de tout face à Quian Xiao, une jeune fille joyeuse, un peu naïve qui croque la vie à pleines dents.
Une dynamique qui peut sembler clichée mais qui fonctionne très bien. Le scénario est construit de telle sorte que l’on s’attache totalement au duo et à leurs aventures.

En outre Qian Xiao, personnage principale du film, peut rappeler les personnages féminins des œuvres d’Hayao Miyazaki. Une jeune fille forte, indépendante qui mène sa propre histoire et ne dépend pas du « second rôle » masculin. Inspiration volontaire ou non, affaire à suivre.

Une maîtrise du temps

Le film aborde une thématique qui est rarement la plus simple à exploiter : le temps.
Pari réussi pour les réalisateurs qui nous servent une production rythmée, explicite et qui gèrent le contrôle du temps avec brio. La trame narrative est maîtrisée ce qui permet de ne pas trop perdre le spectateur en cours de chemin. Mission souvent difficile sur ce type de production.

Pour les amateurs de Mamoru Hosoda, je pense qu’un parallèle avec La traversée du temps sera non négociable. Outre la temporalité, on retrouve pas mal de marqueurs communs qui ne vous déplairont pas.

En bref, on a un film esthétiquement très qualitatif, rythmé, qui mélange action, fantaisie, slice of life et romance. Le scénario sait être surprenant et imprévisible. Une très belle surprise qui, je l’espère, aura l’opportunité d’être distribuée en France.

Merci à Fortissimo Film qui m’a permis de revoir le film.

MA NOTE : 19 / 20