

Interview
Interview d’Andrea Santamaria, la nouvelle voix d’Harold et la voix de Miguel dans COCO !
Son nom ne vous dira peut-être rien et pourtant il a bercé l’enfance de certains et vous l’avez entendu très récemment au cinéma ! Nous avons eu la chance avec Mimi Voxographe de passer un moment avec Andrea Santamaria.
Andrea c’est la voix française derrière Miguel dans Coco et derrière les titres comme Un Poco loco et actuellement vous l’avez entendus dans le live action Dragons en tant qu’Harold !
Quel est le rôle qui t’as le plus marqué ?
Ah bah Miguel hein, franchement j’ai fait d’autres rôles mais Coco …
J’ai eu une grosse promo dessus, c’était mon premier rôle, j’avais 12 ans. Je pense que c’est gravé à vie dans la mémoire.
Ton expérience Coco en quelques mots ?
C’était intense je pense et…j’ai pas trop d’adjectifs… c’était très émotionnel en fait.
Comme j’étais très jeune, je découvrais encore le milieu du doublage, tout ça.
Donc j’y allais avec toute l’innocence qu’un enfant peut avoir. Surtout pour le rôle de Miguel qui est triste. Faut se le dire, c’est quand même un un film qui est triste, mais aussi joyeux, on passe par pleins d’émotions. Donc en quelques mots, je sais pas, ça se dit pas en quelques mots. C’est quelque chose qu’il faut vivre. C’était magnifique.

C’est pas trop difficile de passer derrière Donald Reignoux pour la voix d’Harold ?
Si, si. En fait, moi Donald c’est quelqu’un que je connais depuis que je suis gamin et c’est vraiment un exemple de jeu pour moi. Je l’ai toujours écouté, pas de manière admirative dans le sens où je le voyais à travers les personnage qu’il doublait.
Donc moi je l’ai suivi à travers Spider-Man, inFamous, Titeuf… mais comme je faisais du doublage, j’écoutait surtout sa manière de jouer, ses intentions, où est-ce qu’il mettait ses intentions par rapport au jeu.
Et je me suis servi de ça pour Harold, je lui est même envoyé un message quand j’ai été pris sur le rôle. Quand on prend le rôle de quelqu’un qu’il a pendant dix ans, c’est quelque chose de compliqué. Et il a lui-même vécu ça avec Damien Witecka qui faisait la voix de Spider-Man. Donc je pense qu’il comprend que je marche sur des œufs.
Mais c’est vrai que passer derrière Donald c’est… mais je suis très content, très heureux de pouvoir faire ça.
Découvrez en plus sur Donald Reignoux avec son interview par Mimi.

Par rapport au public, tu n’as pas peur de ça?
Franchement, il y aura toujours des critiques. Il y aura toujours des gens pour dire non, nous on veut Donald. D’ailleurs, dans les commentaires des bandes d’annonces, on peut déjà voir tous les gens qui disent « Non, on veut Donald » et tout. Mais c’est quelque chose de normal.
Je vais pas reprocher aux gens de vouloir une voix qui a bercer leur enfance. Il a fait une trilogie sur Dragon. Il y a eu des tonnes et des tonnes de dessins animés en rapport, une série, tout ça. Donc c’est normal. Et le tout c’est de faire un bon travail derrière et parce qu’au-delà de ça, là on est plus sur un dessin animé, c’est un rôle, donc c’est un acteur et c’est de faire au mieux ce que l’acteur a voulu dégager.
On a sûrement déjà la réponse, mais qui est ta référence dans le doublage ?
Alors oui, je vais dire Donald évidemment, mais j’en ai aussi une autre. J’aime beaucoup Damien Ferret parce que pareil, on est dans le jeu. On n’est pas sur une façon de faire du doublage. On est sur une façon de faire du jeu, c’est plus théâtral.
Leur jeu est plus théâtral. Damien Ferret, Donald et par exemple Gabriel Le Doze. J’ai eu la chance de travailler avec Gabriel Le Doze sur The Hand of God, un film de de Paolo Sorentino. Et pareil, ça c’est une référence pour moi en terme de jeu et c’est tout ce qui compte, surtout aujourd’hui dans le doublage.
Un personnage ou un acteur que tu rêverais de doubler ?
Oh franchement, je sais pas.
Tiff : Il va nous dire Andrew Garfield.
Andrea : Non pour le coup j’aimerais pas doubler Andrew Garfield, il a des mimiques assez bizarres. C’est un acteur, qui est dans le regard et tout, je l’écoute en VO aussi et il a une façon de jouer qui lui est propre. Et d’ailleurs je pense que Donald a dû mettre du temps avant de trouver cet acteur parce qu’il a vraiment un truc à lui.
Et doubler des gens qu’on qui sont difficilement doublables autre que par eux-mêmes, c’est compliqué. Donc, j’aurais pas aimé doubler Andrew Garfield, mais là tout de suite je peux pas te dire qui j’aimerais doubler.
Ça serait plus dans le dessin animé. Je pense que j’aurais aimé faire un personnage dans les Looney Tunes ou un truc comme ça. Mais en tout cas avoir un personnage, où c’est ton personnage. C’est toi qui crée sa voix et tout. J’aimerais beaucoup faire ça.
Une anecdote en tant que comédien de doublage ?
J’ai failli mourir sur un plateau de doublage !
Une anecdote ? Ouais, j’en ai une. J’ai failli mourir sur un plateau de doublage. C’est vrai, c’est pas une blague. En fait, j’étais en plateau avec deux autres comédiens et euh et j’ai manqué de m’étouffer de très gravement. Il y avait des petites cacahuètes dans le doublage. C’était hyper bonne ambiance, c’était cool quoi. L’ambiance dans le studio, on se marrait et tout.
Pourtant le film prêtait pas à ça, mais bon c’était ça. Il y avait des cacahuètes sur le un petit comptoir juste à côté de la barre et je mangeais ces cacahuètes entre les boucles. Et à un moment bah je m’étouffe. Je m’étouffe et c’est Anatole De Bodinat qui me sauve la vie en me faisant Heimlich. Heimlich, pour ceux qui ne savent pas, c’est des compressions abdominales pour sauver la vie des gens qui s’étouffent. Bah il m’a sauvé la vie sur ce plateau. Voilà. Donc vraie vraie anecdote de plateau quoi.
Le personnage que tu aimerais doubler plus que tout ?
Si je devais en choisir un, bah je peux pas. Ah si peut-être, ça serait dans le jeu vidéo. Bon, j’ai pas du tout la voix assez mature et je suis pas assez vieux pour faire ce rôle, mais Joël dans The Last of Us. C’est le genre de personnage très intense. J’aime quand c’est intense dans le doublage et c’est le genre de trucs qui sont super cool à doubler quoi.

Si tu pouvais passer une journée avec un perso ou un acteur que tu as doublé ?
J’allais dire Dante pour la blague. Mais Miguel, je pense. Comme je me retrouvais beaucoup dans ce personnage, comme je fais de la musique et tout ça. Je pense que ce serait avec lui.
La réplique que tu as déjà doublé et qui t’as marqué ?
Un jour j’ai eu une phrase qui m’a vraiment saoulée à faire. C’est toutes les phrases un peu d’articuline, assez techniques. Je me souviens j’avais une phrase, avec « un bol de porridge ».
J’avais galéré à dire « bol de porridge ». J’avais douze/treize ans, et je sais pas pourquoi, j’avais galéré à dire ça. J’ai pris au moins dix/quinze minutes à dire juste « bol de porridge ».
Ce qui te rend le plus fière dans ta carrière ?
Bah Coco, franchement Coco. Après, bon Dragon, je pense que ça vient juste après !
Aimerais-tu passer devant la caméra ?
Bien sûr. J’aime bien tourner. J’ai fait des courts-métrages avec des amis qui bossent dans le cinéma en indépendant. Donc c’était pas rémunéré, mais en fait j’aime tous les exercices de comédie.
J’aime le théâtre, j’aime l’opéra, j’aime l’acting donc derrière les caméras et le doublage. Bon, le doublage, c’est au-dessus !
La musique est aussi ta passion, plutôt scène ou derrière l’écran ?
Scène ! Toute la vie !
Il y’a toujours un truc, un échange avec le public. Un écran, c’est pas pareil. puis on peut pas véhiculer la même émotion. Par exemple, aujourd’hui je trouve qu’il y a plus beaucoup de monde qui va voir autant de concerts qu’à l’époque et aujourd’hui pour connaître un artiste, aller voir un concert c’est magnifique. On découvre tout son univers.
Aujourd’hui, on a des playlists qui ont 1000 /1500 chansons qui tournent et on a peut-être une ou deux chansons d’un artiste qu’on aime bien et après on passe au suivant. Alors qu’à l’époque, on achetait les CD, donc on découvrait l’ensemble des choses. Ce qui n’est plus possible aujourd’hui, enfin c’est encore possible mais bon, c’est très rare.
Je ne sais pas si vous avez un lecteur de CD chez vous encore, mais bon, voilà. Donc euh live tout le temps ! Pour prendre exemple, j’ai un ami qui euh qui détestait le métal et je l’ai emmené à un concert et il a adoré. Parce qu’il écoutait comme ça et après il est venu et il fait wouaouh, parce que c’est quelque chose. Donc scène, toute la vie scène.
Tu es aussi pompier volontaire, pas trop dur à concilier avec ta carrière ?
Non ça va, franchement, ça va. J’avais peur au début de devoir choisir entre l’un ou l’autre car je suis vraiment passionné par les deux et au final non, j’arrive à avoir du temps pour les deux vraiment. J’ai du temps et j’ai même encore du temps à côté. Tout est question de priorité, j’arrive à concilier deux.
Bon, évidemment, je peux pas travailler autant chez les pompiers qu’ un pompier professionnel, mais dès que je peux, je pose des gardes et je fait en fonction de des plateaux et cetera.
Qu’est ce qui t’as poussé à t’engager?
En fait, j’ai rencontré un pompier pendant des vacances à la montagne qui m’a juste parlé du métier et à ce moment-là je cherchais un truc en plus du doublage.
Donc il m’a parlé des pompiers ce qui n’a rien à voir hein. Mais je sais pas, je me suis dit pourquoi pas, j’aime le sport, j’aime aider les gens pourquoi pas voir. Donc je me suis engagé et ça m’a plu. Donc j’ai continué.
Des projets en cours dont tu peux parler?
Non, j’ai pas de projet en cours. Bon, à part du coup Dragon. Mais à part ça, non, j’ai pas d’autres projets.
Ça vient les projets, ça peut être de la veille pour le lendemain.
Un conseil pour devenir comédien de doublage ?
Aujourd’hui c’est compliqué de donner des conseils. Il y a beaucoup de gens qui donnent des conseils.
Je pense qu’une grande qualité d’un comédien c’est d’être humble. Parce que c’est un métier. Regardez, on fait une interview. Moi, je suis je suis personne. On fait des voix dans des films. Donc certes, c’est un c’est un joli métier, mais voilà, j’ai pas de vrais conseils à donner.
Après, ça sera évidemment du jeu. Si on rentre plus profondément, ça sera des conseils de jeu. Ça sera comment placer sa voix. Quand je dis placer sa voix, c’est par exemple « moi j’ai des petites difficultés à crier ». Je me casse vite la voix et il y a des techniques. On apprend, on travaille à placer sa voix. Donc travailler sa technique vocale, travailler son jeu, prendre des cours de théâtre et ça sera déjà bien.
Après la le doublage, c’est quelque chose, c’est un exercice qui est compliqué. Donc pratiquer, pratiquer, pratiquer et après ça vient.
Mimi Voxographe : Par exemple Arnaud Laurent lui il doit tout le temps crier pour Natsu (Fairy tail). C’est incroyable
Andrea : Ouais, la manière de crier pour pas se fatiguer c’est un c’est un vrai travail.
Quel serait ton animal totem / Spirituel mexicain ?
J’aime bien les loups moi.
J’ai ce côté très familial. J’aime beaucoup ma famille, donc la meute, discret, j’aime bien les loups et puis j’adore les chiens. Mais bon, j’ai un chat donc je pourrais dire un chat aussi. Oh ou une araignée. Non, je sais qu’il y a beaucoup de gens qui détestentles araignées. Moi j’adore les araignées.
Tiff : On en revient encore à Spiderman.
Andrea: Non non non non, il n’y a aucun lien. (rires)

Vous pouvez retrouvez l’interview en vidéo ici.
N’hésitez pas également à suivre Andrea sur ses réseaux sociaux afin de le soutenir.
Et si vous souhaitez le rencontrer il sera présent aux Château LAN days (je vous en reparle bientôt).
Merci encore à lui pour son temps ! Et j’espère que vous avez été voir Dragon en VF !

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