Connect with us

Gaming

Keeper – Une poésie de lumière signée Double Fine

Published

on

Il y a des jeux qui se racontent avec des mots, et puis il y a Keeper. Celui qui préfère se taire pour mieux parler à ton imagination. Développé par Double Fine Productions, le studio derrière Psychonauts ou Brütal Legend, Keeper débarque sur PC et Xbox en tant que véritable ovni poétique : une aventure muette, surréaliste et étrangement apaisante.

Le Synopsis

Créé par Lee Petty et Double Fine Productions, Keeper présente le récit silencieux d’un phare laissé à l’abandon qui s’éveille de son long sommeil. Après avoir fait la rencontre d’un oiseau marin mystique, le phare se lance dans un voyage inattendu à travers des mondes qui dépassent l’entendement.

Mon Avis

Dès les premières minutes, le charme opère. Un phare oublié s’éveille sur une île déserte, s’arrache à la terre et se met à marcher, guidé par sa lumière et accompagné de Brindille, un petit oiseau malicieux. Sans un mot, le duo s’engage dans une odyssée contemplative à travers un monde post-humain où la nature a repris ses droits. Un jeu qui, plutôt que de te dicter une histoire, te laisse la liberté de la ressentir.

Visuellement, Keeper est un choc esthétique. On pense à Dalí, à Moebius, à Nausicaä. Chaque décor est une peinture vivante, en perpétuelle mutation. La palette pastel si chère à Double Fine donne une douceur étrange à ce monde rongé par le temps. Un village peuplé de créatures chimériques, des structures rouillées, des paysages organiques… tout respire l’expérimentation artistique. C’est un jeu qu’on contemple autant qu’on parcourt.

Le gameplay, lui, suit cette philosophie du dépouillement. Le phare avance, éclaire, réfléchit sa lumière pour interagir avec l’environnement, pendant que Brindille virevolte et active leviers ou objets. Quelques touches, pas plus, mais une mécanique d’une justesse rare. Pas de texte, pas d’interface, juste la lumière, le vent, et toi. Les énigmes reposent sur l’observation et la curiosité plus que sur la difficulté : Keeper t’invite à ressentir avant de réfléchir.

Et derrière cette simplicité se cache une forme d’humanité bouleversante. Voir ce phare, masse de fer et de pierre, prendre vie, trébucher, se redresser, c’est assister à une renaissance. Brindille n’est pas qu’un compagnon : c’est un éclat de chaleur dans un monde sans voix. Le lien entre les deux devient le cœur émotionnel du jeu, sans jamais tomber dans le pathos. Une lumière qui persiste, littéralement et symboliquement.

La bande-son, composée par David Earl, enveloppe chaque pas de mélodies aériennes et organiques. Rien de tapageur, juste une respiration. Les tintements métalliques se mêlent aux bruits du vent, aux échos lointains de la mer. Tout semble vivant, comme si l’île elle-même murmurait à ton oreille.

Certes, Keeper ne plaira pas à tout le monde. Certains trouveront sa progression trop zen, son absence de texte frustrante, ou ses puzzles trop simples. Mais ce serait passer à côté de sa véritable force : celle d’un jeu qui ose la lenteur, l’épure et la contemplation. En quatre à cinq heures, il raconte plus sur la solitude, la reconstruction et la curiosité que bien des blockbusters bavards.

Au fond, Keeper, c’est un voyage. Un poème vidéoludique sur la lumière, la mémoire et la beauté des mondes oubliés. Double Fine signe là un jeu à la fois expérimental et profondément humain. Un phare dans la nuit, au sens propre comme au figuré.

MA NOTE : 16/20

🫀 Founder Kazoku , anciennement skendolero.fr. ⛩️ Travel - Japon - Manga

TOP ARTICLES