Gaming
Towa and the Guardians of the Sacred Tree – Un rogue-lite qui choisit sa propre voie
Towa and the Guardians of the Sacred Tree, développé par Brownies Inc. et édité par Bandai Namco, fait partie de ces jeux qui arrivent avec une grosse étiquette collée dans le dos : “le Hades japonais”. La démo sortie en juin 2025 avait déjà mis cette comparaison sur toutes les lèvres. Maintenant que le jeu complet est là, on sait enfin si ce label est mérité… ou totalement réducteur.
Le Synopsis
Plongez dans le monde perdu de ce Roguelite où forces ancestrales et chaos s’éveillent.
Aidez Towa et les enfants célestes à forger des liens et des sabres puissants pour combattre l’armée de Magatsu et décider du sort du village de Shinju.
Mon Avis :
La vérité ? Towa ne copie pas Hades. Il s’en inspire, oui, mais pour mieux chercher sa propre identité. Et c’est ça qui rend l’expérience à la fois surprenante, frustrante parfois, mais surtout attachante.

Une histoire classique… mais portée par une vraie cohérence
Là où beaucoup de rogue-lites utilisent leur histoire comme prétexte, Towa fait l’inverse : son lore est pensé pour justifier chaque mécanique, chaque retour à zéro, chaque limite qu’on rencontre dans le gameplay.
On incarne Towa, héritière de l’Arbre Sacré Shinju, forcée de lutter contre Magatsu et ses monstres. Mais ce n’est que le début. Très vite, tout s’effondre, les Enfants Célestes disparaissent dans les limbes du temps, le village se retrouve figé hors de la réalité… et c’est à nous de tout reconstruire, run après run.

Si le village reste immobile, c’est parce qu’il ne vieillit plus.Si on ne joue qu’avec deux persos à la fois, c’est parce que Towa n’a plus assez de mana pour en protéger davantage.Si certains héros semblent fâchés, brisés, fatigués… c’est parce qu’ils ont attendu des années dans un espace hors du temps.
Cette cohérence donne au jeu un vrai charme. On sent la volonté du studio de raconter quelque chose, d’éviter le “juste parce que”. Et dans un genre souvent très arcade, ça fait du bien.
Un gameplay hybride qui demande du temps pour s’installer
C’est probablement l’aspect le plus clivant du jeu : on contrôle un duo, un attaquant (Tsurugi) et un support (Kagura).
Sur le papier, c’est brillant. Dans les faits… ça demande un temps d’adaptation.


Le Tsurugi tape vite, alterne deux armes qui s’usent, doit switcher au bon moment, esquiver, repositionner le Kagura… et tout ça pendant que l’écran s’illumine d’effets et que les monstres déboulent à la chaîne. Ce n’est pas toujours fluide, parfois un peu brouillon, mais le système finit par trouver son rythme. Et surtout : chaque duo a sa personnalité, sa vitesse, ses forces.
Le jeu prend son temps, beaucoup plus qu’un rogue-lite habituel. Il faut évoluer les personnages, crafter de nouvelles lames via un mini-jeu bien foutu, débloquer des sorts élémentaires, optimiser le village, tester des combinaisons… Bref : on est dans un rogue-lite qui puise clairement dans le RPG.


Et quand tout s’aligne, que nos armes sont bien forgées, que les sorts s’enchaînent, que le duo est bien rôdé… le gameplay devient vraiment satisfaisant.
Un univers coloré, chaleureux… et parfois répétitif
Artistiquement, Brownies Inc. livre un jeu superbe. Le mélange 3D low-poly + portraits façon illustration papier fonctionne parfaitement. Les personnages sont mémorables, certains complètement perchés (mention spéciale à la carpe humanoïde qui ne sait pas nager), et l’ensemble déborde de personnalité.
Les musiques, elles, sont impeccables. Calmes, traditionnelles, aériennes… Elles accompagnent les runs sans jamais lasser. Le village, surtout, donne envie d’y rester. On discute, on améliore, on flâne un peu avant de repartir.

Certains biomes se ressemblent, quelques ennemis reviennent simplement recolorés, et ça casse un peu la montée en puissance espérée.
Un rythme irrégulier, mais une vraie proposition
Towa n’est pas un jeu nerveux. Pas un jeu taillé pour enchaîner les runs à la chaîne. Pas un “juste une dernière partie avant d’aller dormir”.
C’est un rogue-lite qui s’installe. Qui demande du temps. Qui récompense les joueurs patients, ceux qui aiment monter une équipe, comprendre comment tout s’emboîte, optimiser leur progression.
Quand on arrive avec en tête l’idée d’un clone d’Hades, on se plante complètement.
Quand on accepte la proposition, le jeu montre à quel point il peut être riche et touchant.
Verdict : un rogue-lite différent, imparfait, mais vraiment attachant
Towa and the Guardians of the Sacred Tree n’est pas un jeu parfait. Il a des soucis de rythme. Son système de combat peut parfois manquer de lisibilité. Certains environnements se répètent.
Mais malgré tout ça… je l’ai trouvé sincère.
Généreux. Chaleureux. Et surtout, différent.
Il propose autre chose : un rogue-lite plus posé, plus narratif, qui mise sur la progression des personnages, sur l’attachement aux compagnons, sur une direction artistique soignée et une ambiance unique.
Ce n’est pas un titre qui va plaire à tout le monde, mais si vous aimez les RPG, les univers travaillés et les jeux qui prennent leur temps, vous y trouverez clairement votre compte.
MA NOTE : 14.5/20
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