Coups de coeur
Adabana – Une descente glaçante dans les abysses de l’âme humaine
Adabana est un manga de NON. Ce seinen en trois tomes est édité chez Kana. Dès les premières pages, le lecteur est plongé dans une atmosphère sombre et oppressante, où la violence et la cruauté règnent en maîtres. L’histoire suit le destin tragique de Mizuki, jeune lycéenne accusée du meurtre de sa meilleure amie, Mako.
Le Synopsis
La tranquillité d’une petite ville japonaise, recouverte de neige, est brutalement perturbée par un meurtre odieux. Le corps démembré d’une lycéenne du nom de Mako Igarashi, est retrouvé près d’un lac. Bientôt, Mizuki Aikawa, élève au même lycée que la victime, revendique les faits auprès des forces de police locales. Cependant, alors qu’elle relate les événements, le doute s’invite progressivement dans la tête de ses avocats. Quels lourds secrets Mako et Mizuki partageaient-elle ?
Voici le récit d’une lutte au coeur des ténèbres de l’âme humaine et de ses perversions.
L’autrice NON réussit un tour de force en nous embarquant dans son récit à suspense fascinant de bout en bout, malgré des scènes de violence physique explicites, hyper-réalistes, aux limites du sordide, mais jamais gratuites. Âmes sensibles, passez votre chemin…
Mon Avis
Adabana se démarque par sa construction, qui permet de dresser un portrait complexe des personnages, révélant leurs failles et leurs motivations profondes. Loin d’être manichéens, ils apparaissent tous victimes et bourreaux à leur manière, pris dans une spirale destructrice de secrets et de mensonges.
Un traitement sans concession des thématiques sombres
Le manga aborde sans détour des thématiques dérangeantes telles que le viol. L’autrice ne recule devant aucune violence, dépeignant avec réalisme la brutalité des actes et l’impact psychologique qu’ils infligent aux victimes. Certaines scènes sont particulièrement glaçantes et peuvent heurter les lecteurs sensibles. Cependant, ce traitement sans concession est nécessaire pour dénoncer les maux de la société et briser le silence qui entoure ces sujets tabous.
Le trait de NON est à la fois précis et expressif, parfaitement adapté à l’atmosphère sombre du récit. Les visages des personnages, souvent marqués par la douleur et la souffrance, sont particulièrement saisissants. L’utilisation de hachures et de gros plans renforce l’impact des scènes violentes, tandis que les décors enneigés de la ville contribuent à l’oppression ambiante.
Adabana n’est pas un manga facile à lire. Il est dérangeant, voire choquant par moments. Mais c’est aussi une œuvre nécessaire, qui ose aborder des sujets difficiles avec courage et sans concession. La violence n’est jamais gratuite, elle sert à dénoncer les injustices et les dérives d’une société malade. Adabana est un récit percutant qui marquera durablement ses lecteurs, les invitant à réfléchir sur les zones d’ombre de l’âme humaine et les maux qui rongent notre société.
Adabana est un manga puissant et dérangeant qui ne laissera personne indifférent. Il explore avec profondeur des thématiques sombres et dénonce les injustices d’une société malade. Le dessin est au service du récit, contribuant à l’atmosphère oppressante et glaçante. Si vous êtes prêts à affronter un récit difficile mais nécessaire, Adabana est une œuvre qui vous marquera durablement. Un véritable coup de cœur !
MA NOTE : 18,5/20