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Colori Colore Creare – Un vent de magie douce soufflé depuis Onobori
Colori Colore Creare est un manga de Kozue Amano. Ce récit de fantasy onirique édité chez Ki-oon nous transporte sur l’île flottante d’Onobori, dans un monde aussi doux qu’un rêve éveillé.



Le Synopsis
Bâti sur une île céleste, le village d’Onobori est entouré de longues bannières flottant au gré du vent. On dit qu’elles protègent du danger toujours présent, dans une bourgade où le moindre faux pas mène à une chute fatale… Sur son scooter volant, Nodoka s’y rend pour la première fois avec une mission : trouver la petite Aka, aussi adorable que maladroite du haut de ses quatre ans ! La fillette vit avec son grand-père dans un moulin à vent rénové en joli café. Son passe-temps préféré : l’exploration !
Ce jour-là, Aka a décidé de pique-niquer sous les cerisiers en fleur. Nodoka observe avec inquiétude la petite fille braver seule le vide au fil des ruelles labyrinthiques et des escaliers escarpés. Mais le jeu en vaut la chandelle : les arbres autour du sanctuaire du quartier offrent un spectacle grandiose ! À y regarder de plus près, dans leurs branches se cache une ombre… ou plutôt un immense chat noir ! Serait-ce un dieu local ? Quoi qu’il en soit, Aka n’hésite pas à partager son repas avec lui et à s’en faire un ami…
Nouvelle venue dans ce hameau enchanteur, Nodoka n’est pas au bout de ses surprises !
Mon Avis
Après Aria et Amanchu!, Kozue Amano revient avec un univers où la candeur de l’enfance, les mystères de la nature et les secrets du cœur se rencontrent dans un ballet de tissus flottants, de félins géants et de paysages suspendus.
Le premier tome de Colori Colore Creare est une invitation à la contemplation, une parenthèse enchantée où l’on suit Aka, une petite fille de quatre ans au cœur débordant de curiosité, et sa rencontre avec la mystérieuse Nodoka, une “gardienne de jeunes pousses” venue du monde extérieur.

L’histoire prend racine à Onobori, un village suspendu entre ciel et terre, baigné de lumière et traversé de voiles colorés. Là-bas, Aka vit avec son grand-père dans un ancien moulin à vent reconverti en café, un lieu chaleureux qui donne au récit cette ambiance à mi-chemin entre un conte Ghibli et un carnet de voyage sensoriel.
Aka est pétillante, drôle, parfois maladroite – surtout quand elle a faim –, et elle incarne cette innocence enfantine qui nous saisit dès les premières pages.

Nodoka, quant à elle, est chargée d’accompagner les enfants dans leur développement. Son rôle de “gardienne” se veut bienveillant, mais intrigue autant qu’il rassure. Le lien qui se tisse entre elle et Aka est délicat, teinté de mystères à peine effleurés, et l’arrivée de Noirou, un chat noir immense et affectueux, vient compléter ce trio avec une touche de magie féline aussi énigmatique qu’apaisante.
Le récit joue sur des nuances de douceur et de rêverie, en distillant peu à peu des zones d’ombre : qui est réellement Noirou ? Quels sont les véritables enjeux autour des jeunes pousses ? Et surtout, pourquoi cette impression que l’île cache bien plus que ce qu’elle veut bien montrer ? La dernière page du tome vient même nous révéler que l’histoire se déroule dans le même univers que Aria, et que la suite mènera nos héroïnes jusqu’à Néo-Venise. Une promesse aussi excitante que poétique.

Graphiquement, Amano continue de nous émerveiller. Les décors sont d’une beauté calme, c’est CHILL, empreints d’une légèreté contemplative, et les personnages, bien que simples, rayonnent d’une expressivité touchante. On sent chez l’autrice ce talent rare pour saisir les petits riens du quotidien et les transformer en moments suspendus, presque méditatifs.
Colori Colore Creare n’est pas un manga à lire pour l’action ou les rebondissements – même si quelques tensions viennent pimenter l’atmosphère –, mais plutôt pour s’y perdre comme dans une berceuse visuelle. C’est une œuvre qui parle à notre part la plus sensible, celle qui croit encore aux chats géants protecteurs et aux villages perchés dans les nuages.

Avec ce premier tome, Kozue Amano tisse un monde d’une tendresse infinie, où l’on peut à nouveau croire en l’innocence, en la beauté des rencontres et en l’aventure comme un simple geste du quotidien. À lire sous un plaid, tasse fumante à la main, pour renouer avec cette part de nous qui rêvait encore, enfant, de toucher les nuages.
MA NOTE : 17/20

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