Gestalt – Un Seinen entre SF et Mythologie

« Gestalt » est un manga de science-fiction en 3 tomes paru aux éditions Ki-oon en 2023. Écrit et dessiné par Yoto Ringo, ce seinen nous propose une revisite très singulière du mythe du déluge. Grâce à un pitch accrocheur, ce manga entre mythologie et science-fiction invite ses lecteurs à explorer les tréfonds obscurs de la pensée humaine.

Le Synopsis

Pour réinitialiser l’humanité, appuyez ici.

Pour Soso Shindo, l’individualisme est un art de vivre. Amitié, fraternité ? Ce ne sont que des grands mots pour cacher la réalité d’un monde où règne le chacun pour soi. Les leçons de sa camarade Hanami, adepte de l’entraide, ne changent rien à sa philosophie.
Même quand un énorme compte à rebours apparaît dans le ciel, le premier réflexe du lycéen est de filmer pour faire le buzz sur Internet ! C’est alors que les deux adolescents sont aspirés dans un cube géant flottant au-dessus de Tokyo.

À l’intérieur, ils découvrent une véritable arche de Noé où des animaux de toutes espèces se côtoient et communiquent dans un langage commun. Parmi eux, un groupe d’humains du monde entier !

Tous ont été attirés là sans savoir pourquoi et, surtout, par qui. Tout à coup, un étrange personnage aux allures de robot apparaît et leur annonce leur rôle : ils vont participer à la réinitialisation de l’humanité. Hormis les créatures présentes à bord, toute vie sur Terre doit disparaître !

Pour les élus, l’enfer commence. Se sacrifier ou détruire sa propre espèce, tel est le dilemme ultime auquel ils font face ! Laissez vous emporter dans un récit de science-fiction aux allures de film hollywoodien !

Mon Avis

Une ouverture en demi-teinte

Le manga s’ouvre sur notre personnage principal, Soso, qui filme l’un de ses camarades de classe qui se fait harceler. Il semble s’amuser de la situation et ne cherche qu’à poster sa vidéo en ligne pour gagner des followers. Autant dire que pour une première rencontre, notre héros ne fait pas du tout bonne impression. De plus, ses premières interactions avec le personnage d’Hanami sont très malvenues et souvent axées sur la poitrine de la jeune femme…

J’ai vraiment subi les premières pages de « Gestalt ». On m’avait vendu un seinen de science-fiction et je me retrouve avec un shonen puéril et classique au possible. Heureusement pour moi, cet aspect disparaît assez rapidement et laisse place à la vraie intrigue qui elle, est bien plus palpitante !

Un concept original, accrocheur et assumé !

Une fois les quelques premières pages passées, on entre enfin dans le vif du sujet. Soso et Hanami sont téléportés sur une arche dans le ciel comme 98 autres humains des 4 coins du monde. Cette arche, qui ne manque pas de ressemblance avec celle de Noé, est régie par un personnage énigmatique qui va obliger les personnes présentes à réinitialiser l’humanité.

Vous l’avez compris, il est donc question ici d’exterminer tout être humain vivant sur Terre. C’est à cet instant que le manga prend toute son ampleur. On va très rapidement se rendre compte que nos héros sont du côté des méchants et qu’ils n’ont pas d’autres choix que d’obéir aux ordres et tuer leurs semblables. L’auteur va développer la psychologie de chacun des personnages. Il réussit à dépeindre des réactions très différentes en fonction de leurs personnalités.

Nos héros sont pris au piège d’un jeu macabre. Il vont alors tout faire pour s’en sortir et j’ai beaucoup aimé les ressorts scénaristiques mis en œuvre pour y parvenir !

Une fois l’intrigue posée, elle ne cesse de s’étoffer et on se demande par conséquent, jusqu’à la fin, qui fait réellement subir toutes ces horreurs à nos personnages.

Pour conclure, je pense que « Gestalt » a su tirer partie des deux mondes, celui de la science-fiction et celui des mythes bibliques, pour donner une œuvre riche et cohérente. Ce seinen nous force à réfléchir, et à nous poser une question: que ferions-nous dans une telle situation ?
Je déplore toutefois un personnage principal trop superficiel et peu attachant. Au final, c’est vraiment le personnage d’Hanami qui pose les enjeux et pour qui on se prend d’affection.

MA NOTE : 14,5/20