Connect with us
Interview Yoann Vornière Interview Yoann Vornière

Interview

Interview de Yoann Vornière, le Mangaka de Silence !

Published

on

À l’occasion de Japan Expo 2024, nous avons pu échanger avec Yoann Vornière, l’auteur de « Silence » édité chez Kana.

Interview yoann vornière par Yukiirah - Kazoku Media
Yoann Vornière (à gauche) et Yukiirah (à droite) lors de Japan Expo 2024

Qu’est-ce qui t’a inspiré pour créer l’univers de « Silence » ?

Pour l’univers de silence il y a eu plein de trucs, plein de moments par lesquels je suis passé, et à un moment je me suis posé la question « quel est l’intérêt qu’un Français fasse du manga ?« .

Sachant que des mangas, il y en a beaucoup… Comment réussir à être pertinent ? J’ai regardé un peu ce que faisait Boichi notamment, qui lui est coréen ! Et en fait il a parlé de sa culture dans Sun Ken Rock, je me suis dit que ça peut être intéressant de parler de ce qu’il y a en France et du coup d’utiliser le folklore Français !

Au même moment, je réfléchissais à un peu la carrière de Shigeru Mizuki qui a fait Kitaro le repoussant et qui a travaillé vachement autour des yōkai ! Je me suis dit qu’il y a un peu toute cette culture du folklore qui se qui se perd en France, on ne s’y intéresse pas forcément.. même moi je n’y connaissais rien, je me suis dit que ça pourrait être intéressant de travailler, de rechercher là-dessus donc c’est venu un peu comme ça !

Et pour tout l’aspect graphique, j’ai regardé un peu les mangas que j’aimais bien actuellement et qui étaient grand public, parce que pour faire du manga en France c’est bien de de viser un large public ! Donc j’ai regardé notamment My Hero Academia et tout ce que fait Yusuke Murata, donc One-Punch Man, Eyeshield 21 etc… qui ont tous les deux des dessins très grand public, populaire et très très efficace, très actuel et encore très pertinent !

Et sinon un peu Berserk aussi pour tout ce qui est texture et monstres etc…

Quels sont les défis que tu as rencontré en dessinant un monde plongé dans l’obscurité ? Est-ce qu’il y a eu, graphiquement des contraintes pour pouvoir exprimer certaines scènes ?

Des difficultés, pas forcément… Quoi que si si si si en fait !!!

Sur la gestion des trames, il y a différentes manières de les poser, notamment quand il fait nuit, il y a beaucoup de mangaka qui ont la solution de tramer les personnages et il y en a d’autres qui disent « bah peu importe si c’est la nuit, je trame les personnages comme si c’était le jour pour que ce soit toujours aussi visible » !

Donc j’ai fait ce choix- là, parce que sinon forcément il y en avait trop, tout le temps… Déjà que les planches sont assez sombres, ça assombrissait encore tout le reste donc ça ça a été un un petit questionnement…

J’ai regardé pas mal de de mangas, mais en fait ils sont jamais trop confrontés à cette obscurité permanente, donc même les mangas qui ont une ligne assez claire, ils peuvent se permettre des fois d’avoir des trames très sombres !

Quand on regarde Dragon Ball par exemple, il n’y a pas de trames et même quand il fait nuit, ça marche très bien ! Donc j’ai assumé ce truc quoi !

Est-ce que tu pourrais citer les 2 plus grands mangakas qui t’ont inspiré ?

Toriyama !!! C’est pas original parce que tout le monde cite Toriyaama, mais c’est impressionnant à quel point il est fort ! En fait il a un dessin qui semble simple du coup qu’on peut oublier… Mais en terme de dessin il n’y a personne encore qui s’assoit à sa table, c’est très compliqué !

Des fois je pense à Toyotarō et comment c’est dur de reprendre le taf d’un auteur comme ça ! Parce que personne lui arrive à la cheville ! Il est dans la simplicité, dans l’élégance des traits etc…

Et sinon il y a deux autres artistes ; Shūzō Oshimi qui fait « Les liens du sang« , qui est un artiste en terme de dessin, de narration… Je trouve que c’est peut-être qui se fait mieux actuellement !

Et il y a des Daisuke Igarashi avec « Les enfants de la mer » qui a aussi un trait vachement gratté, c’est magnifique aussi !

Yukiirah : Ouais je suis totalement d’accord, surtout pour « les liens du sang » qui m’a beaucoup marqué !

Quels sont les aspects de la culture française que tu as pu intégrer dans ton manga ?

Déjà il y a les paysages ! Par exemple la première église dans laquelle on voit les personnages, c’est l’église qu’il y avait dans mon village quand j’étais enfant !

Donc oui je me documente pas mal là-dessus, et après je pense qu’il y a les relations entre les personnages… leur design, leurs vêtements…

Alors pas forcément pour Lame et Lune, mais pour tous les autres j’essaie de voir un peu les vêtements typique de certaines régions, et les pimper un peu bien sûr pour que ce soit moderne ! Parce que c’est vrai que c’est très compliqué d’avoir un personnage principal habillé en bigouden par exemple mais voilà, essayer de rajouter un peu tous ces petits ces petits trucs très traditionnels !

Dans les dialogues et dans la la narration, ou les relations qu’ont les personnages aussi on a une manière de vivre complètement différente des Japonais ! Mais dans tous les mangas français il y a un peu de ça quoi !

Quel conseil pourrais tu donner aux aspirants mangaka français qui aimeraient se lancer mais qui n’osent pas à cause de la concurrence ou parce que le « manga c’est que japonais » ?

Je ne sais pas s’il y en a encore en vrai, parce que de + en + ces dernières semaines, voir ces derniers mois, je suis tombé sur un vortex de gens sur Instagram qui ont 17 ans et qui sont trop trop forts et c’est moi qui ai à apprendre d’eux parce que bah ils ont grandi avec les réseaux sociaux donc leur communication elle est hyper bien gérée !

Ils savent déjà comment faire de l’argent avec leur dessin sans forcément faire du manga et tout du coup c’est peut-être un peu ça le conseil… C’est qu’il faut faire du manga pour être mangaka quoi !

Ça suffit pas de faire des vidéos YouTube, de faire des patreons, de faire des trucs comme ça… Mais sur la communication ils sont très très forts et ils savent déjà comment tout faire ! En terme de travail ils ont tellement + de ressources pour apprendre comment bosser, à 17 ans/18 ans ils sont ils sont hyper forts !

Donc oui après il y a ce truc de se dire que le vrai gap à accepter c’est qu’il faut passer 50/60 heures par semaine sur ses planches pour faire un manga, si c’est vraiment le le but de raconter des histoires et tout ! Mais sinon honnêtement je suis assez impressionné par des gens qui ont 10 ans de moins que moi, c’est assez bluffant !

Yukiirah : Bah écoutez si vous êtes jeune lancez-vous hein, c’est important !

Est-ce que tu as des projets d’adaptation pour « Silence » ? Que ce soit animé, film ou autre ?

Pas forcément, on en parle mais pour l’instant il n’y a rien du tout !

On attend de voir, mais moi j’aimerais bien un jeu de carte, j’en parle dans les bonus du T.1 ! J’ai un peu fait mon mon jeu de carte et tout, alors je suis pas game-designer, mais je me suis juste amusé à faire ça donc c’est un truc qui me botterait bien !

Pour l’instant il n’y a rien dans les tuyaux, ça arrivera peut-être un jour, on touche du bois, mais ouais on en parle mais il n’y a rien de concret !

Maintenant en fait il y a eu des antécédents Radiant ou Dreamland qui a son animé… Avant ce n’était même pas une question quand on faisait du manga français, on se disait juste « non ça n’arrivera pas »… il y a plein plein de mangas japonais qui n’ont pas d’animé, donc maintenant c’est devenu un antécédent, et dès qu’on fait un manga français c’est « à quand l’animé ? »

J’avais sorti le tome 1, et à peine une semaine après on me disait « à quand l’animé » (rires) ! Je disais « bah laissez moi le temps quand (rires) »

Yukiirah : Il y a quand même un petit bout de chemin à faire avant (rires)

Ouais évidemment ça serait incroyable, mais pour l’instant on n’est pas là-dessus quoi !

Yukiirah : On te le souhaite en tout cas !

Comment vois-tu l’avenir de ta carrière en tant que mangaka français ?

C’est très flou ! (rires)

J’espère beaucoup… c’est surtout ça l’attitude que j’ai en ce moment ! Pour l’instant j’ai que des échos positif donc c’est chouette, je me rends compte que j’ai eu beaucoup de chance aussi ! La manière dont dont je suis arrivé chez mon éditeur (Kana)… il a pu bien prendre le temps de mettre en place la série et tout donc ça a été cool !

Maintenant je me suis je suis confronté à une autre problématique ; c’est comment on fait durer une série ! Donc le lancement est bien parti mais maintenant, comment on fait en sorte que les lecteurs tiennent ? Et la seule carte que j’ai en main, c’est d’essayer de raconter les histoires les plus intéressantes possible, mais tout le reste c’est très flou !

Savoir comment on relance l’intérêt sur une série en sachant qu’on sort un tome tous les 6 à 8 mois, là où en face bah un My Hero Academia c’est tous les 3/4 mois… donc il a des petits trucs, comme par exemple les couvertures alternatives ! « L’atelier des sorciers » fait ça parce que les tomes sont un peu un peu plus long à sortir, il y a des collectors, il y a des trucs comme ça, donc il y a des choses à faire je pense pour relancer l’intérêt d’une série, mais moi les seules cartes que j’ai c’est d’essayer de raconter la meilleure histoire possible !

Yukiirah : J’espère en tout cas que tout va bien se passer dans le futur, merci pour cette interview et lisez silence ! =D

Silence manga bannière

N’hésitez pas à voir notre seconde interview de Yoann Vornière, par Foxito !

Kazoku

Continue Reading
Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

TOP ARTICLES