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Interview Juudaichi – Apprendre le japonais avec les animés.
Interview de Juudaichi par Yasmine Hoshi
C’est à l’occasion du plus grand salon européen sur le manga et la culture nippone : Japan Expo ; que Juudaichi a partagé son parcours. De son vrai nom Julien, il est créateur de contenu et professeur de japonais reconnu pour sa pédagogie unique basée sur des extraits d’animés. Dans cette interview, Yasmine Hoshi le questionne sur son premier contact avec le Japon, son approche pédagogique et ses recommandations pour les apprenants.

Quel a été ton premier contact avec le japonais ou le Japon ?
Mon tout premier contact avec le Japon, je ne savais même pas que c’était du Japon à ce moment-là. C’était Dragon Ball Z. Enfant, je regardais l’animé en français sans savoir que c’était japonais. Déjà ado, avec mes camarades, on faisait des role plays Dragon Ball. Plus tard, au collège, j’ai découvert les versions originales en japonais. À l’époque de Naruto Shippuden, je voulais suivre l’avancée de l’anime donc je regardais en VOSTFR. Les voix japonaises d’Itachi, Kakashi et Sasuke sont incroyables. Mon deuxième contact a été avec les arts martiaux.
Tu as fait des arts martiaux ?
Oui, ça fait 14 ans ! Au départ, je voulais faire du Ninjutsu pour le côté ninja… Mais finalement j’ai fait de l’aïkido. Même si j’avoue que ça fait longtemps que je ne m’entraîne plus… Pardon à mes senseïs.
Quel a été ton parcours d’apprentissage de la langue ?

Après ces premiers contacts avec le Japon, j’ai décidé d’acheter un bouquin de japonais à la FNAC. C’était de la conversation pure : pas d’écriture, pas de syllabaire, pas de kanjis. Je voulais juste comprendre les animés que je regardais. J’ai appris seul avec ce livre et décidé de passer le japonais au bac en LV3. J’ai eu 17/20 avec des textes super durs ! Ensuite, j’ai commencé une fac de japonais mais ça ne me plaisait pas alors j’ai arrêté. J’ai continué à apprendre la langue par moi-même pendant ma licence et mon master d’anglais.
Comment tu t’es dit : « Let’s go, je vais devenir prof de japonais et faire apprendre le japonais avec les animés » ?
Le délire d’enseigner est venu un peu tard. Je me suis rendu compte que pour moi le meilleur moyen d’apprendre une langue c’est de l’enseigner. J’ai donné mes premiers cours sur Habbo.fr ! La plateforme n’était pas adaptée mais ça m’a permis de comprendre qu’il faut toujours chercher des moyens différents pour expliquer une notion. Ce travail de recherche me passionne, et les animés sont un très bon matériel de travail.
Qu’est-ce que tu préfères dans ton travail en tant que prof ?
Ce que je préfère, c’est tout ce qui touche à la recherche. Mon but est de trouver le support parfait pour expliquer une notion en japonais. J’utilise des extraits d’animés ou mangas pour illustrer mes cours. Ce n’est pas toujours simple car le japonais dans les animés n’est pas standardisé. Mais j’adore chercher l’extrait parfait qui va vraiment faire comprendre une notion aux apprenants.

Comment gères-tu les différences entre tes élèves ?
J’essaie toujours de m’adapter. Certains élèves ont des handicaps ou des besoins spécifiques comme la dyslexie. Avec eux, il faut prendre plus de temps et trouver des approches différentes. J’ai aussi des enfants comme élèves donc je privilégie l’aspect ludique pour qu’ils s’amusent tout en apprenant.
Quels sont tes projets pour l’avenir ?
Pour l’instant, je me concentre sur mes cours et mes élèves. Cette année est une phase test où je fais uniquement ça. Je veux développer davantage mes classes tout en continuant mes streams et ma chaîne YouTube. L’année dernière, j’ai publié un livre chez les Éditions First avec Angélique Mariet ; c’était imprévu, un peu comme une quête secondaire.
Quel animé recommanderais-tu pour débuter l’apprentissage du japonais ?

Les animés dans un contexte quotidien comme Quand Takagi me taquine. Ce genre utilise un vocabulaire utile et accessible lié à la vie quotidienne : école, courses… Les slice of life ou certains shojos sont parfaits pour commencer.
Quels animés déconseillerais-tu ?
Jujutsu Kaisen et Hunter x Hunter. Ce sont mes préférés mais ils utilisent un vocabulaire complexe lié à l’ésotérisme ou aux pouvoirs surnaturels. Même en français HxH, c’est difficile à comprendre !
Est-ce qu’un prof continue lui-même d’apprendre ?
Bien sûr ! Le travail de la langue c’est le travail d’une vie… Je fais encore des fautes aujourd’hui et il y a plein de choses que je ne connais pas encore en japonais. C’est un processus sans fin où il faut rester humble et toujours chercher à s’améliorer.
Quel est le mot que tu trouves le plus laid en japonais ?
Gyunyu – le lait… C’est vraiment un mot super laid !

C’est sur cette petite note d’humour qu’on termine cette interview ! Avoir Juudaichi était un plaisir et on espère pouvoir le revoir très vite.
Soutenir Juudaichi !
Vous pouvez soutenir Julien sur ses différentes plateformes : Tiktok, Twitch, Instagram ou tout simplement sur son site internet !

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