Kiki la petite sorcière : deux portes d’entrée pour redécouvrir un chef-d’œuvre

Avec Kiki la petite sorcière, Hayao Miyazaki et le studio Ghibli ont offert en 1989 l’un des récits initiatiques les plus délicats de l’animation mondiale. Plus de trente ans après, les éditions Glénat donnent aux lecteurs l’occasion de redécouvrir ce classique à travers deux ouvrages complémentaires : l’anime comics et l’artbook. Deux façons de s’immerger dans l’univers de Kiki, l’une par la force de l’image séquencée, l’autre par les coulisses de la création.

L’anime comics : revivre le film image par image

Pour ceux qui souhaitent retrouver la magie du long-métrage dans un format papier, l’anime comics s’impose comme une porte d’entrée idéale. Ses 576 pages condensent l’intégralité du film, plan après plan, suivant la tradition japonaise qui consiste à transformer les œuvres animées en bandes dessinées.

Chaque image restitue la lumière chaude, les cadrages poétiques et l’expressivité des personnages. On retrouve l’émotion des silences suspendus, la tendresse des instants quotidiens et l’élan de liberté des séquences aériennes. Ce n’est pas une simple novellisation illustrée, mais une véritable expérience de lecture où l’on peut s’arrêter sur un sourire, un décor, une couleur.

Destiné avant tout aux adolescents et adultes déjà familiers de l’univers Ghibli, cet anime comics agit comme une capsule temporelle : il prolonge le film tout en offrant la possibilité de savourer chaque instant à son rythme.

L’artbook : dans les coulisses de la magie

L’autre grand trésor publié par Glénat est l’artbook, encore inédit en français jusqu’à aujourd’hui. Véritable immersion dans les ateliers du studio Ghibli, il dévoile les croquis préparatoires, recherches de décors, concept arts et entretiens avec Miyazaki et ses collaborateurs.

Cet ouvrage éclaire la dimension artisanale de la création : comment chaque décor a été pensé, comment la ville portuaire a pris forme, comment Kiki et Jiji ont évolué au fil des esquisses. On y découvre les enjeux esthétiques, mais aussi les choix narratifs qui ont façonné l’un des récits les plus emblématiques de Miyazaki.

Plus qu’un simple beau livre, l’artbook est une véritable étude, à la fois pour les passionnés d’animation et les curieux désireux de comprendre ce qui fait la singularité du style Ghibli. Il se lit comme un carnet de voyage dans l’imaginaire du maître.

Deux regards, une même émotion

L’anime comics et l’artbook ne s’adressent pas au même public, mais dialoguent subtilement. Le premier invite à revivre l’histoire telle qu’on l’a aimée à l’écran ; le second propose de comprendre ce qui se cache derrière cette magie. Ensemble, ils rappellent que l’œuvre de Miyazaki n’est pas seulement un récit pour enfants, mais une méditation universelle sur l’émancipation, la solitude et la construction de soi.

Avec ces deux éditions, Glénat poursuit son rôle de passeur, offrant aux lecteurs un accès privilégié à l’univers de Kiki. Que l’on choisisse de s’envoler à travers les cases de l’anime comics ou de plonger dans les coulisses grâce à l’artbook, le charme reste intact. La magie, elle, continue d’opérer à chaque page tournée.