La doublure de Mélissa Da Costa : exploration du romantisme noir

Classée dans les dix auteurs et autrices français qui ont le plus vendu de romans en 2022, Mélissa Da Costa enchaîne les romans qui traitent de thématiques à la fois fortes et originales. Dans La doublure publiée aux éditions Albin Michel, l’autrice explore la noirceur de l’âme humaine. Entre triangle amoureux, relations toxiques et manipulation, nous explorons toutes les facettes de nos personnages à travers un mouvement artistique qu’est le romantisme noir.

La doublure : résumé

Passion, faux-semblants, emprise… Qui manipule qui ? Une jeune femme fragile en quête d’un nouveau départ. Un couple magnétique et fascinant prêt à lui ouvrir les portes de son monde doré. Un trio pris au piège d’un jeu cruel et d’une dépendance fatale.

Un roman malaisant et addictif

Tout le long de la lecture, j’ai dû faire face à plusieurs émotions : colère, curiosité, embarras, fascination… Ce n’est que lorsque j’ai tourné la dernière page que j’ai pu reprendre mon souffle, face à tant de rebondissements. Entre une antagoniste qui croit avoir le contrôle absolu sur le monde entier, la protagoniste qui fait face à ses plus sombres désirs et un homme qui, de prime abord paraît inoffensif (mais il n’en est rien), il est difficile de savoir à quel personnage s’identifier et c’est là tout le talent de Mélissa Da Costa. À travers le roman, nous prenons tantôt parti pour l’une, pour l’autre, pour lui et finalement nous ne savons plus à qui faire confiance. Conclusion ? Nous continuons de tourner les pages face à cet étrange trio qui nous happe dans leur quotidien au coeur du village de Saint-Paul de Vence.

Qu’est-ce que le romantisme noir ?

Ce mouvement artistique, qui découle du mouvement romantique du XIXe siècle, plonge dans les aspects sombres et mystérieux de l’âme humaine. Le romantisme noir est donc un sous-genre qui explore les émotions intenses comme la mélancolie, la passion et le désespoir, tout en mettant en scène des thèmes macabres et surnaturels.

Pour vous donner une idée plus concrète du style, voici quelques recommandations de titres à lire :

• Frankenstein de Mary Shelley
• Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire
• Les nouvelles extraordinaires d’Edgar Allan Poe

Pourquoi vous parler de ce mouvement artistique ? Car il est au centre du roman ! En effet, dans La doublure, Clara, l’antagoniste, est une artiste adepte du romantisme noir. Ses oeuvres sont macabres et elle ira jusqu’à certaines extrémités pour aller au bout de son art. Elle prendra d’ailleurs ce prétexte pour faire découvrir à Evie tout un univers artistique autour d’un tableau qui les fascinera toutes les deux et sur lequel va se baser leurs relations : Lilith de John Collier.

Clara, l’adepte du romantisme noir et de Lilith

Selon certaines légendes, Lilith aurait été la première femme d’Adam. Elle se considérait comme son égal, ce qui ne plaisait pas à ce dernier. Révoltée, elle s’enfuit du paradis terrestre et fut sévèrement punie : tous ses enfants mourraient à la naissance. Elle aurait donc opté pour une vie démoniaque.

Archétype de la séductrice et de la sorcière, Lilith aura inspiré bons nombres d’artistes, dont Mélissa Da Costa. À travers le personnage de Clara qui est en vénération devant cette légende, nous avons à travers le roman une vision moderne de Lilith qui rassemble toutes les caractéristiques de la femme fatale. Cependant, Clara l’est-elle vraiment ou s’est-elle constituée un rôle pour tenir entre ses mains toutes les personnes qu’elle souhaite, dont Evie ? Et puis, qu’en est-il de sa relation avec son mari, Pierre qui semble totalement à sa merci ?

Vous pourrez donc découvrir dans ce roman une antagoniste parfaitement travaillée, avec ses propres contradictions et ses souffrances face à une protagoniste qui paraît inoffensive… Mais l’est-elle vraiment ? Il faudra lire le roman pour le découvrir !

En conclusion, je vous recommande ce roman si, comme moi vous êtes curieux de comprendre toute la complexité de l’âme humaine, ce roman est fait pour vous !

Ma note : 16/20