L’Aigle Écarlate et le Yéti – Vie de chasseurs dans les terres du Nord

L’Aigle Écarlate et le Yéti est un manga à trois têtes : SHIRAKABA Shikayo au dessin, Akaneko pour le chara design, inspiré d’une œuvre originale d’EMOTO Mashimesa. Ce josei édité par la jeune maison d’éditions NaBan nous plonge dans le quotidien d’un seigneur, qui mène son bonhomme de chemin dans des terres nordiques reculées, ou même les plus téméraires n’osent plus s’aventurer …

Les conditions sont rudes et les journées bien remplies, rythmées par les activités artisanales & l’élevage de cervidés.

Au delà de ce cadre de vie âpre et rigoureux, les protagonistes en présence vont s’évertuer à prouver que peu importe les obstacles rencontrés, dans un environnement inhospitalier au possible, l’essentiel est ailleurs.

Le Synopsis

Le jeune Ritzhard habite dans un village aux confins des terres arctiques, ce qui lui vaut le surnom de « Yéti des terres lointaines ». Il a bien du mal à trouver une femme qui accepterait de vivre à ses côtés.

Durant un bal organisé par un lointain pays, il rencontre Sieglinde, une ex-militaire souhaitant se redécouvrir. Il tombe immédiatement sous le charme de Sieg et la demande alors en mariage.

Elle accepte mais à une condition : ils doivent réussir à vivre ensemble durant un an avant d’officialiser leur union. Parviendront-ils à se rapprocher au cœur des terres enneigées ?

Mon Avis

L’Aigle Écarlate et le Yéti propose une lecture plaisante, dont le rythme se suffit à lui-même. Les deux premiers tomes (bientôt) disponibles, introduisent aisément le récit d’une œuvre qui sera terminée en dix volumes.

Le manga prend le temps de développer son univers, ses relations et les connexions environnantes qui enrichissent le tout. Notre ami Ritzhard est un sympathique compagnon de route permettant à sa promise, Sieglinde, de se familiariser à son mode de vie, en adéquation avec dame nature.

Entre parties de chasse dans les steppes glacées, confection d’objets divers et variés, tutos de recettes traditionnelles élaborés, cet environnement forestier est un terreau fertile pour le développement de relations de proximité. Ritz et Sieg vont s’appréhender dans l’entraide et l’effort, et constituer ou non des atomes crochus (Affaire à suivre).

Les acolytes qui gravitent autour de nos deux jeunes tourtereaux participent à l’essor de l’intrigue, tournée vers les problématiques du quotidien. Le manga ouvre également la porte à l’acceptation de l’autre, dans un territoire isolé du reste du monde. L’individu en provenance de l’extérieur, peut être perçu comme un danger par les habitants du coin.

Il faut inscrire l’Aigle Écarlate et le Yéti dans son contexte. Tout est résumé dans le titre, c’est une vie de chasseur à laquelle nous sommes les témoins privilégiés. Certains propos peuvent prêter à sourire, en étant quelque peu décorrélés de nos réalités actuelles. Des passages suggèrent que les femmes en présence sont de véritables fées du logis … C’est mal connaître Sieg l’héroïne, qui sait s’en émanciper.

Les planches et dessins sont réussis, contribuant aisément à l’immersion. Le lettrage et la traduction, autour de termes spécifiques issus du vocabulaire utilisés par les chasseurs-cueilleurs, favorisent aussi l’acclimatation.

Les deux premiers tomes sont également généreux en éléments post-lecture. Des passages tirés du roman sont proposés, en corrélation avec les chapitres en présence. Des images d’illustrations des personnages, équipements, lieux de vie apportent des compléments d’informations fort appréciables.

On se laisse aisément embarqué dans cette épopée nordique mêlant romance, tranche de vie et coutumes du peuple Sami. C’est agréable à lire, documenté, bienveillant, et notre couple naissant est fort attachant. Le récit va très certainement s’étoffer avec les tomes à venir, pour notre plus grand plaisir.

MA NOTE : 16,5 / 20