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Le retour d’un mangaka controversé dans le Weekly Shōnen Jump fait débat

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Le monde du manga est en perpétuelle évolution. Entre émergence de jeunes talents et retour de figures marquantes, les pages du Weekly Shōnen Jump ne cessent de refléter les dynamiques de l’industrie. Mais certains retours suscitent plus de réactions que d’autres. Celui de Mitsutoshi Shimabukuro, l’auteur de Toriko, ne laisse personne indifférent. Condamné au début des années 2000 pour des faits graves, le mangaka s’apprête à publier un nouveau one-shot, relançant une controverse toujours bien vivace dans la communauté.

Un magazine en quête de renouveau

Depuis plusieurs mois, le Weekly Shōnen Jump est entré dans une phase de transition éditoriale. Plusieurs séries majeures, qui faisaient partie de la colonne vertébrale du magazine, arrivent à leur terme. Kaiju N°8 s’est récemment conclu, et Sakamoto Days entame son arc final. Ces fins ouvrent la voie à une nouvelle génération d’histoires, mais mettent aussi en lumière un besoin évident de renouvellement du catalogue.

Malgré ces changements, le magazine conserve des piliers solides comme One Piece ou Ichi the Witch. Il continue aussi d’entretenir son image de géant du manga à travers des collaborations prestigieuses, notamment avec des licences comme Pokémon.

Toutefois, l’arrivée d’une nouvelle série ne suffit pas toujours à apaiser les tensions quand celle-ci porte le nom d’un auteur à la réputation contestée.

Mitsutoshi Shimabukuro : une carrière marquée par le succès… et le scandale

Mitsutoshi Shimabukuro est un nom bien connu des lecteurs assidus du Weekly Shōnen Jump. Il débute dans les années 90 avec Seikimatsu Leader den Takeshi!, mais c’est avec Toriko, lancé en 2008, qu’il atteint une reconnaissance nationale et internationale.

Ce manga d’action-aventure, centré sur un monde où la gastronomie est au cœur des enjeux, a connu un véritable succès populaire, au point de bénéficier d’un épisode croisé avec One Piece et Dragon Ball.

Pourtant, la carrière du mangaka a été brutalement freinée par une affaire judiciaire qui continue de peser lourd dans la perception du public. En 2002, Shimabukuro a été arrêté et condamné pour avoir sollicité une relation sexuelle tarifée avec une mineure. Bien qu’il ait été condamné avec sursis, les faits restent particulièrement graves et continuent d’alimenter une polémique persistante, d’autant plus vive à chaque nouvelle publication.

Un retour progressif et une nouvelle chance offerte

Après sa condamnation, Shimabukuro a su regagner la confiance de l’éditeur Shueisha, maison mère du Weekly Shōnen Jump, qui lui a permis de revenir en 2008 avec Toriko. La série a perduré jusqu’en 2016, et bien que son image publique soit restée entachée, elle a conservé une base solide de lecteurs.

En 2020, il tente un retour avec Build King, une nouvelle série qui, malgré son originalité, ne parvient pas à convaincre durablement. Elle est arrêtée après seulement trois volumes.

Cela ne l’empêche pas de revenir en 2023 avec un one-shot intitulé Yabai, un format court qui lui sert de tremplin.

En cette fin juillet 2025, Shimabukuro signe un nouveau one-shot nommé Baka Battle, mis en avant dans les pages du Jump avec des illustrations en couleurs, ce qui montre clairement le soutien de l’éditeur.

Une communauté divisée face à ce retour

L’annonce de la publication de Baka Battle a immédiatement suscité de nombreuses réactions. Une partie du lectorat se montre enthousiaste à l’idée de retrouver le style graphique et le sens de la mise en scène propre à Shimabukuro. Certains défendent la position selon laquelle un auteur, ayant purgé sa peine et payé les conséquences de ses actes, devrait pouvoir reprendre une carrière artistique.

Mais cette opinion est loin d’être partagée par tous. Sur les réseaux sociaux et les forums, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer la visibilité encore accordée à un auteur condamné pour des faits d’exploitation de mineure. Ces lecteurs pointent du doigt une forme de tolérance inquiétante de la part du Weekly Shōnen Jump, qui semble prêt à faire abstraction du passé pour des raisons commerciales. Pour eux, ce retour représente un message problématique, voire dangereux, sur les valeurs que l’industrie choisit de défendre.

Une opportunité risquée pour le Jump

À l’heure où la revue cherche à se renouveler, miser sur un auteur au passé aussi lourd relève d’un choix éditorial risqué. Si Baka Battle rencontre le succès, il est fort probable que le magazine envisage une nouvelle série de sa part. Mais cette perspective pourrait accentuer la fracture au sein de la communauté et nuire à l’image du Shōnen Jump, notamment à l’international, où les questions d’éthique sont de plus en plus centrales.

En donnant une nouvelle vitrine à Mitsutoshi Shimabukuro, Shueisha fait un pari audacieux, mais aussi contesté. Le retour d’un mangaka peut être un événement éditorial fort. Mais quand ce retour s’accompagne d’une ombre judiciaire encore présente dans les mémoires, il devient aussi un révélateur des tensions morales qui traversent aujourd’hui l’industrie du manga.

🫀 Founder Kazoku , anciennement skendolero.fr. ⛩️ Travel - Japon - Manga

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