Les Racailles de l’Autre Monde – Quand le Furyo cogne la Fantasy à coups de Tronçonneuse !

Les Racailles de l’autre monde est un manga de Hiromasa Okujima. Ce mélange explosif entre furyo et isekai, édité en France chez Ki-oon, nous embarque dans une aventure aussi absurde qu’hilarante, où des lycéens bagarreurs tabassent l’imaginaire à grands coups de batte.

Le Synopsis

Dans un lycée technologique de la banlieue de Tokyo, Shinichi et ses comparses Ryuji, Masamune et Shiro règnent en maîtres après avoir terrassé les unes après les autres toutes les bandes de la région ! Mais pour l’imbattable Shinichi, cette victoire est trop facile. Que faire à présent qu’il a atteint son objectif ? Se battre, c’est le seul moyen qu’il a trouvé pour apaiser sa frustration à l’idée de devoir reprendre les rênes de la petite usine familiale…

Alors qu’il désespère de trouver un voyou à sa hauteur, il est brusquement propulsé avec ses amis dans un monde de fantasy ! Ses poings ne suffisent plus face à la créature maléfique qui apparaît devant lui… Qu’à cela ne tienne, il dégaine la tronçonneuse ! Pour la villageoise qu’il a sauvée, pas de doute, lui et ses amis sont les princes de la prophétie, destinés à vaincre le Dieu du Mal ! Shinichi est aux anges : il tient enfin un adversaire digne de lui !

Les démons n’ont qu’à bien se tenir : les rois de la castagne débarquent, bien décidés à dégommer tous ceux qui se dresseront sur leur chemin ! Les Racailles de l’autre monde renouvelle avec humour les codes de la fantasy. Ici, les héros ont pour meilleures armes leur énergie débordante, leur amitié sans faille, leur expérience du combat et… leur rejet systématique des règles établies !

Mon Avis

Hiromasa Okujima annonce la couleur. Ici, pas de héros au destin divin, pas de stratégie militaire, pas de harem magique : juste quatre racailles à la langue bien pendue et aux poings toujours prêts à parler. Shinichi, fraîchement couronné boss de son lycée pro à Hachioji, se retrouve catapulté avec ses trois fidèles compagnons dans un monde de fantasy aux faux airs de RPG.

Leur lycée entier atterrit là, comme un bug dans un jeu vidéo, et nos voyous font leur entrée dans un village de pécores comme s’ils débarquaient en sortie scolaire. Photos du vieux sage, tronçonneuses sorties du local techno, orcs dézingués à l’instinct – la baston n’a jamais été aussi jubilatoire.

Ce qui fait mouche, c’est ce grand écart assumé entre la brutalité joyeuse du furyo et les codes poussiéreux du genre isekai. Là où d’autres séries sombreraient dans le pastiche paresseux, Les Racailles de l’autre monde joue à fond la carte de l’humour potache, des références méta et de l’irrévérence crasse. Le titre explose les attentes : on pensait lire un énième isekai, on découvre une parodie musclée, rythmée et parfaitement consciente d’elle-même. Les dialogues, traduits avec malice (mention spéciale au mot « moula »), sont pleins de cette énergie brute et décomplexée propre au furyo.

Okujima, déjà remarqué pour Assistant Assassin, continue de célébrer ici l’amitié virile et la baston généreuse. Pas besoin d’un background psychologique complexe pour accrocher à cette bande de joyeux crétins : leur camaraderie crève les planches et se suffit à elle-même pour porter le récit.

Les scènes d’action sont percutantes, souvent absurdes, mais toujours efficaces. Visuellement, on sent une volonté de laisser place à la bouffonnerie : les grimaces sont énormes, les poses iconiques, et si le décor fantasy paraît parfois générique, c’est sans doute volontaire – pour mieux faire briller l’exubérance des protagonistes.

Mais sous cette couche de délire apparent, le titre sait où il va. Il pose ses bases narrativement, esquisse des enjeux, glisse un cliffhanger qui donne envie d’enchaîner. Et surtout, il fait du bien : Les Racailles de l’autre monde ne cherche pas à briller par son sérieux, mais par sa capacité à divertir sans retenue. Une vraie bouffée d’air frais pour qui commence à saturer des isekai trop formatés.

Ce premier tome donne donc le ton : si vous aimez les mangas qui se moquent gentiment des genres qu’ils embrassent, les bastons démesurées et les sales gosses au grand cœur, alors embarquez avec cette bande de voyous dans leur virée isekai. C’est débile, c’est drôle, et surtout, c’est terriblement jouissif.

MA NOTE : 16/20