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L’Odyssée : Christopher Nolan lance une traversée épique avec une bande-annonce déjà vertigineuse
Après des mois d’attente et de rumeurs savamment entretenues, Christopher Nolan dévoile enfin la première véritable bande-annonce de L’Odyssée, son adaptation monumentale du poème d’Homère. Un projet officialisé fin 2024 par Universal, à la veille des fêtes, et qui avait immédiatement capté l’attention des cinéphiles. À l’époque, l’annonce d’un tel film — porté par Matt Damon, Tom Holland, Anne Hathaway, Robert Pattinson ou encore Jon Bernthal — avait suffi à électriser une fin d’année pourtant assez calme côté cinéma.

Aujourd’hui, à quelques jours de Noël, le réalisateur remet une pièce dans la machine avec un trailer qui donne un premier aperçu de l’ampleur du voyage.
Jusqu’ici, L’Odyssée se faisait désirer. Un teaser avait bien été projeté exclusivement en salles l’été dernier, suivi en novembre de quelques photos et déclarations distillées avec parcimonie par Nolan et Matt Damon. Les spectateurs américains les plus chanceux avaient même pu découvrir un prologue centré sur la chute de Troie. Cette fois, la porte s’ouvre enfin au reste du monde avec une bande-annonce qui, sans tout révéler, pose clairement les intentions : un grand spectacle mythologique, brutal, sensoriel et profondément humain.
Dès les premières images, le film promet une odyssée éprouvante. Le cyclope Polyphème surgit dans une grotte oppressante, les flots se déchaînent contre les navires grecs, l’équipage semble frôler l’enfer au sens littéral du terme. Tout évoque un périple où le fantastique se mêle à la tragédie guerrière, où les hommes affrontent autant les dieux que leur propre condition. Même si les divinités restent absentes de ce trailer, leur ombre plane sur chaque plan, comme une menace silencieuse. L’usage de l’IMAX, cher à Nolan, accentue déjà cette sensation de démesure, jouant sur le contraste entre l’immensité du monde et la fragilité d’Ulysse, déterminé mais constamment mis à l’épreuve dans sa quête de retour vers Ithaque.
Avant même que le voyage ne commence, certains plans marquent durablement : le cheval de Troie tiré dans les rues de la cité, les rangées de tombes grecques alignées à perte de vue, dont celle que l’on devine être celle d’Achille. Nolan semble renouer avec le péplum, mais en lui insufflant une gravité et une puissance visuelle contemporaines, magnifiées par la photographie de Hoyte van Hoytema. Les puristes pourront tiquer sur certaines libertés historiques, notamment concernant les armures et les casques, mais L’Odyssée reste avant tout un mythe, un récit fondateur qui appelle autant l’imaginaire que la reconstitution.
La narration, elle, demeure volontairement floue. Portée par une voix-off d’Ulysse, la bande-annonce ne dévoile rien de la structure du film. Et connaissant Christopher Nolan, difficile d’imaginer un récit linéaire et sage. Le réalisateur aime jouer avec le temps, les points de vue et les ruptures narratives. Il ne serait donc pas surprenant que cette adaptation jongle entre différentes temporalités, croisant souvenirs, récits parallèles et visions fragmentées pour redonner une forme nouvelle à ce mythe millénaire.
Autre choix marquant : la retenue. Le trailer en montre juste assez pour faire naître l’impatience, tout en gardant une grande part de mystère. Télémaque, incarné par Tom Holland, n’apparaît qu’un instant, tout comme Pénélope sous les traits d’Anne Hathaway. Rien, ou presque, sur ce qui se joue à Ithaque pendant l’absence d’Ulysse. Des personnages pourtant confirmés au casting restent invisibles : Robert Pattinson, Mia Goth, Zendaya, Charlize Theron, Lupita Nyong’o ou encore Elliot Page n’ont pas encore droit à leur moment. Une manière évidente de préserver la surprise et de laisser le film parler de lui-même le moment venu.




Une chose est sûre : cette première bande-annonce frappe juste. Elle promet un voyage harassant, grandiose et profondément cinématographique, sans jamais tomber dans la démonstration excessive. L’Odyssée s’annonce comme une œuvre à la fois intime et titanesque, fidèle à l’ambition d’un cinéaste qui n’a jamais cessé de repousser les limites du grand spectacle. Il faudra encore patienter, puisque le film est attendu le 15 juillet 2026 en France, mais une chose est acquise : le périple a déjà commencé.
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