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Slay the Princess – Quand une mission claire se transforme en dilemme existentiel !
Ok, on doit en parler. J’ai lancé Slay the Princess en pensant que ce serait un visual novel sympa pour une petite soirée tranquille… et je me suis retrouvé aspiré dans un tourbillon de doutes, de tension, et de “mais… c’est moi qui suis le méchant ?”.
Le Synopsis
Le jeu débute sur un chemin dans les bois, au bout duquel se trouve une cabane. Dans le sous-sol de celle-ci est enfermée une princesse, que le narrateur vous demande de tuer, sans quoi le monde prendra fin.
L’aventure repose sur un système de boucle temporelle puisque, tiraillé entre les supplications de la princesse et la confiance qu’il porte en le narrateur, le joueur devra faire des choix, qui déboucheront toujours sur la mort, le ramenant au début de l’histoire.
Ces multiples embranchements mènent à différentes fins, à la manière d’un livre dont vous êtes le héros, permettant d’en apprendre plus sur l’univers sombre du jeu.
Éditeur : Serenity Forge L’équipe de dévelopement : Black Tabby Games
Genre: Visual Novel, Horreur, Choix multiples
Support : Physique sur Nintendo Switch/PS5 l’éditeur physique en Europe (Tesura Games)
Mon Avis
Je n’étais pas prêt…
Vous commencez le jeu avec une mission très simple : vous devez tuer la princesse.
Pourquoi ? Parce qu’une voix (le narrateur) vous dit que si vous ne le faites pas, elle détruira le monde.
Dès les premières minutes, le ton est posé : le narrateur insiste, vous répète que c’est pour le bien de tous, que vous devez agir vite. Mais… pourquoi ?
C’est là que tout commence à déraper.

Un point de départ simple… en apparence
On vous donne une mission. Elle semble claire, nette, impossible à remettre en question. Et franchement, au début, j’étais à fond : “Ok, on y va, c’est pour le bien de tous !”.
Mais… très vite, le jeu vous met face à des micro-détails, des phrases qui vous font tiquer, des regards qui en disent trop… et là, ça commence : la remise en question.
Le scénario est fait pour vous manipuler, et ça marche à merveille. Rien n’est jamais aussi simple qu’on le croit.
Slay the Princess adore brouiller les pistes. Il joue avec vos certitudes, vous pousse dans vos retranchements, et vous manipule habilement jusqu’à vous faire douter non seulement de vos choix… mais aussi de vos propres principes.
Le véritable moteur du jeu, c’est son écriture. On vous donne l’illusion d’avoir le contrôle, mais chaque décision ouvre la porte à de nouvelles interrogations :
- Qui est réellement la princesse ?
- Est-elle la menace annoncée… ou simplement une victime ?
- Et cette voix qui vous guide, mérite-t-elle vraiment votre confiance ?
Ce n’est pas juste des choix, c’est une introspection
Ce qui est fort, c’est que Slay the Princess ne vous donne pas uniquement des dialogues à cliquer. Il vous met face à vous-même.
Chaque décision, chaque réponse… ce n’est pas “choisir la bonne fin”, c’est choisir QUI vous êtes. Et le pire ? Il n’y a pas de vrai “bon” ou “mauvais” choix. Juste vos valeurs.
Je me suis surpris à recharger une sauvegarde en me disant “Et si j’avais fait l’inverse ?”. Spoiler : ça change tout.

Une ambiance qui colle à la peau
L’écriture est brillante : sobre mais percutante. Les descriptions sont là quand il faut, les silences sont lourds… Et cette voix narrative qui semble parfois vous juger.
Le jeu a cette manière de rendre chaque mot important. C’est rare pour un visual novel d’avoir un tel impact psychologique sans en faire trop.
Un système d’embranchements brillamment pensé
Là où beaucoup de visual novels se contentent de variations légères, Slay the Princess va beaucoup plus loin.
Chaque décision peut changer le ton et la direction de toute l’histoire. Le jeu propose plusieurs grandes routes narratives, chacune avec ses ramifications, et des micro-variantes qui assurent une rejouabilité énorme.
Le jeu est structuré en chapitres, mais il ne recommence jamais exactement pareil. Si vous échouez, mourez ou réussissez, il se souvient.
Vos choix passés influencent les nouvelles boucles : Le narrateur change son attitude en fonction de votre comportement.
Et les fins…
Je ne peux rien dire sans gâcher la surprise, mais sachez une chose : vous allez vouloir y retourner.
Juste pour tester, juste pour voir si… Et à la fin, vous ne saurez toujours pas si vous avez fait le bon choix. Et c’est ça qui est génial.
En conclusion, Slay the Princess est bien plus qu’un simple visual novel horrifique : c’est une expérience narrative unique qui interroge la notion de choix, de perception et de vérité.
Derrière son apparente simplicité, le jeu joue avec les attentes du joueur, déconstruit les codes du conte et le pousse à remettre en question ses propres décisions. Chaque dialogue, chaque bifurcation du scénario renforce une atmosphère oppressante et ambiguë, où la frontière entre héros et monstre s’efface.
Avec son écriture soignée, son esthétique minimaliste et son approche psychologique, Slay the Princess s’impose comme une œuvre marquante pour les amateurs de récits immersifs et de réflexions métaphysiques.
Ma note : 17/20

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