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Il était une fois le Bronx – Décryptage d’un chef-d’œuvre !
Il était une fois dans le Bronx (1993) est un film réalisé par Robert De Niro, qui nous plonge au cœur du Bronx des années 60. Le film suit le parcours de Calogero, un jeune garçon tiraillé entre l’influence de son père, un homme honnête, et celle de Sonny, un puissant chef mafieux. Fasciné par le monde de la pègre, Calogero devra choisir entre la voie de la droiture et celle du crime, dans un contexte social et racial complexe.
Le Synopsis
L’histoire de la communauté italienne des années 60 dans le Bronx à travers les yeux de Calogero, neuf ans, qui hésite entre la vie de son père, honnête travailleur, et celle des affranchis, qui semble plus prometteuse.
Mon Avis
« Il était une fois le Bronx » capture l’essence du Bronx des années 1960 d’une manière à la fois attrayante et percutante. C’est un hommage à la fois brutal et tendre à un quartier notoire de New York, offrant un aperçu de la vie dans un environnement souvent dépeint de manière unidimensionnelle dans le cinéma.
Le film met en scène une relation complexe et évolutive entre Sonny, un mafieux du Bronx, et Calogero, un jeune garçon fasciné par son monde. Cette relation, qui débute par une admiration quasi père-fils de Calogero envers Sonny, se transforme au fil du film en une confrontation entre deux visions du monde et deux destins possibles, entre d’un côté la vision paternel de Sonny, et de l’autre celle du vrai père de Calogero, Lorenzo, joué par Robert de Niro.
Au début du film, Calogero est un jeune adolescent en quête d’identité et de repères. Il vit dans un quartier pauvre et violent, et son père, Lorenzo, est un homme honnête mais impuissant face à la pègre locale. Sonny, charismatique et puissant, représente pour Calogero un modèle de réussite et d’émancipation. Il est fasciné par son aura de violence et d’invincibilité, et rêve de faire partie de son monde.
Il vaut mieux être craint ou être aimé ?
Calogero
Sonny, quant à lui, voit en Calogero un potentiel certain. Il est intelligent, loyal et courageux, et Sonny voit en lui un possible successeur. Il le prend sous son aile et lui apprend les codes du milieu mafieux. Calogero est fasciné par ce monde de violence et d’argent facile, et il s’y intègre rapidement.
Bonne question, les deux c’est bien mieux, mais c’est très difficile. Moi si j’avais le choix, je préférerai que l’on me craigne. La peur c’est plus solide que l’amour. Une amitié peu toujours se vendre ou s’acheter. Tu le vois bien si je fais une blague tout le monde se marre sans hésiter. J’suis amusant, mais pas à ce point.
Sonny
Le film excelle dans son interprétation nuancée des personnages, permettant aux spectateurs de s’identifier à leurs luttes, malgré la distance qui peut exister entre eux et le Bronx de cette époque. Chaque personnage est profondément humain, avec des forces, des faiblesses et des complexités qui les rendent complexes et intéressants. Les acteurs livrent des performances authentiques, donnant vie à leurs personnages avec une passion et une conviction qui captivent le public.
Ils rigolent parce qu’ils ont peur de moi. Mais il ne faut pas te faire détester, c’est pour ça que je les traitre bien, mais pas trop bien. Si je leur donnais trop ils n’auraient plus besoin de moi. Je leur donne ce qu’il faut pour qu’ils aient besoin de moi et qu’ils ne me détestent pas ! N’oublie jamais cette leçon !
sonny
La réalisation est tout aussi impressionnante, avec une mise en scène équilibrée qui sait quand laisser les acteurs briller et quand mettre en avant le cadre du Bronx lui-même. Les choix de montage sont réfléchis et créatifs, combinant des plans larges, des gros plans et des mouvements de caméra fluides pour donner vie à chaque scène.
Le scénario est un autre point fort. Il est riche et complexe, explorant des thèmes de l’identité, de l’appartenance et du conflit intergénérationnel avec une maturité évidente.
Bien que le film présente des moments de violence et de conflit, il ne tombe jamais dans le piège du mélodrame. Au lieu de cela, il souligne les moments d’humanité et d’espoir qui existent même dans les environnements les plus difficiles.
La relation entre Sonny et Calogero est une illustration des dangers de la fascination pour le monde de la mafia. Le film est une parabole sur la corruption et la violence qui gangrènent la société américaine. Il montre comment le rêve américain peut se transformer en cauchemar pour ceux qui sont tentés par les sirènes du crime organisé.
« Il était une fois le Bronx » est un film profondément humain qui offre une vision nuancée de la vie dans le Bronx des années 1960. C’est une véritable célébration de l’esprit humain, qui sait reconnaître la beauté même dans les lieux les plus sombres. Un véritable coup de cœur !
MA NOTE : 18,5/20