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Akira : 5 Secrets d’un Chef-d’œuvre de l’Animation Japonaise !
Il y a près de 35 ans, Akira bouleversait les codes et ouvrait une nouvelle ère pour l’animation japonaise, attirant l’attention du public occidental et inspirant des générations de cinéastes. Aujourd’hui encore, ce long-métrage, restauré en 4K, continue d’éblouir par sa richesse narrative et visuelle. Explorons 5 faits fascinants sur cette œuvre emblématique signée Katsuhiro Ôtomo.
Une révolution dans l’univers de l’animation
Sorti en 1988, Akira a redéfini les attentes autour de l’animation japonaise. Avant son apparition, l’imaginaire collectif en Occident associait souvent l’animation nippone à des séries pour enfants ou des productions violentes comme Ken le survivant et Dragon Ball Z. L’arrivée d’Akira a balayé ces préjugés en prouvant que l’animation pouvait être un art à part entière.
L’intrigue se déroule en 2019, dans un Néo-Tokyo dystopique, reconstruit après une troisième guerre mondiale. L’histoire suit un gang de motards, mené par Shōtarō Kaneda, dont un des membres, Tetsuo Shima, développe des pouvoirs télékinésiques incontrôlables. Ces capacités extraordinaires menacent l’équilibre d’une société déjà fragilisée.
Voici cinq éléments qui rendent ce film unique et intemporel !
1. Une collaboration monumentale
Pour réaliser ce film d’une ampleur inédite, 31 studios d’animation ont travaillé de concert. Le budget final s’élevait à plus de 1,1 milliard de yens, faisant d’Akira le film d’animation japonais le plus coûteux de son époque.
2. Une préparation titanesque
Pour s’assurer de la qualité exceptionnelle du film, Katsuhiro Ôtomo a entamé un travail de préparation monumental.
Il a élaboré une « bible » de 2 000 pages, accompagnée d’un story-board de 738 pages. Le résultat : 2 212 plans et plus de 160 000 celluloïds, chacun peint à la main.
À titre de comparaison, cela représente entre deux et trois fois plus de celluloïds que pour un film d’animation classique. De plus, 327 couleurs ont été utilisées, dont 50 créées spécialement pour le projet.
3. Une histoire inachevée… à l’époque
Quand le film est sorti en 1988, le manga original était encore en cours de publication. Il ne s’est achevé qu’en 1990.
Par conséquent, la fin du long-métrage diffère de celle du manga. Une anecdote raconte que Katsuhiro Ôtomo aurait trouvé l’inspiration pour la fin grâce à une conversation avec le célèbre réalisateur et auteur Alejandro Jodorowsky, qui aurait improvisé une idée lors d’un repas arrosé.
« Au Japon, j’ai rencontré Katsuhiro Ôtomo, qui a fait Akira. Le film n’existait pas, ce n’était encore qu’un manga. On va manger, je bois un peu de whisky pour lui faire plaisir. Il me dit qu’il est bloqué sur Akira, qu’il ne trouve pas la fin. Je suis saoul, je lui raconte une fin délirante que j’invente en même temps que je la raconte, je dessine tout sur une nappe et je la lui offre. Le lendemain, je ne me souviens de rien. Un jour, je reçois une lettre de lui où il me remercie de lui avoir donné la fin d’Akira. »
4. Une approche innovante pour le son
Ôtomo a innové dans la manière de traiter le son. Contrairement aux usages habituels au Japon, les dialogues ont été enregistrés avant la création des celluloïds.
Cela obligeait les animateurs à synchroniser les images avec les performances des acteurs. Quant à la bande originale, composée par Shōji Yamashiro, elle a été créée sans que le compositeur n’ait vu une seule scène du film, rendant son travail d’imagination encore plus impressionnant.
5. Un souci du détail hors norme
Chaque visionnage d’Akira permet de découvrir de nouveaux détails tant ils sont nombreux et subtils. Voici quelques anecdotes remarquables :
- Près du juke-box, les logos de trois groupes de rock culte apparaissent : The Doors, Cream et Led Zeppelin.
- Sur le manteau d’un personnage poussé par Kei dans une scène d’émeute, on peut lire « Young », en référence à Young Magazine, le magazine qui pré-pubéliait le manga.
- Les sons produits lors du scan du corps de Tetsuo proviennent directement de l’ordinateur « Maman » de la franchise Alien.
Une œuvre à redécouvrir
Pour ceux qui souhaitent se plonger ou se replonger dans cet univers mythique, Akira est actuellement disponible sur plusieurs plateformes comme Netflix et ADN. Ne passez pas à côté de cette expérience inoubliable, un véritable joyau de l’animation japonaise.
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